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Retour07 mai 2017
Sarah Élisabeth Aubry - seaubry@lexismedia.ca
Quand la créativité sauve des âmes
SANTÉ. De la création, de l'art, des idées plein la tête, une imagination débordante et une présentation d'œuvres artistiques relatent bien les démarches mises de l'avant par les membres du Tournesol de la Rive-Nord. Des ateliers offerts ont permis à ces personnes touchées par des troubles de santé mentale de faire une réflexion sur eux-mêmes, d'évoluer et de s'épanouir en retrouvant confiance.
Plusieurs d'entre elles se sont réunies pour participer durant dix semaines à une série de cours avec l'organisme de Repentigny. Ces rencontres ont contribué pour certains à se forger une estime, de découvrir des talents liés à l'art et de les exploiter. Sculpteur, Alain Lalonde avoue lui-même avoir vécu une période plus difficile et le fait de s'investir dans un tel projet lui a redonné la force de croire en ce qu'il fait. Son objectif aujourd'hui est de transmettre sa passion aux autres et de les voir évoluer. Selon lui, il n'est pas simple pour plusieurs d'aller jusqu'au bout de l'expérience, puisque cela demande dépassement, détermination et déboire, trois concepts mis de l'avant par les séances d'art.
Faire une activité est un prétexte pour ceux qui ont besoin d'aide et pour qu'ils puissent briser l'isolement -Richard Miron
Rosane Lévesque a mis sur pied une création se nommant Ma vie en trois temps représentant son passé, son présent, ainsi que son futur. L'œuvre était exposée le 4 mai dernier au Centre à Nous, comme celles des autres membres qui ont présenté le fruit de leur travail dans le cadre de Ma santé mentale par l'art. Mme Lévesque confie avoir utilisé de l'origami pour produire son œuvre, passion qu'elle souhaite exploiter davantage au fil des années. Avant de rejoindre le Tournesol de la Rive-Nord, celle-ci ne sortait pas de chez elle et ne s'exprimait pas. Cette étape a été un grand changement, puisque celle-ci ne regardait pas les autres dans les yeux, puis baissait le regard. « L'art me fait vivre, puis me rend vivante », lance Mme Lévesque.
Pour d'autres membres, il s'agit de se lancer dans ce projet, de sortir de sa zone de confort, de se rendre sur place, puis de discuter des obstacles de la vie avec leurs pairs. «L'art ce n'est pas coulé dans le béton», exprime Caroline Rivest. Elle a décidé d'utiliser l'argile pour concevoir son œuvre T'envisage quoi. Pour Mme Rivest, l'argile permet de recoller les morceaux et de poursuivre. «C'est comme la vie, tout est un recommencement. Il s'agit de continuer sa route». Ayant été malade au cours de l'année et souffrant de problèmes d'équilibre, celle-ci a voulu trouver une nouvelle vocation. Le fait de s'engager à suivre des ateliers d'art lui a permis d'enlever son pyjama comme elle le répète et de briser l'isolement.
C'est ce qui motive et passionne d'ailleurs Richard Miron, directeur du Tournesol, qui croit que les membres évoluent et se sentent mieux. Faire une activité est un prétexte pour ceux qui ont besoin d'aide et pour qu'ils puissent briser l'isolement, puis recevoir l'aide nécessaire, exprime-t-il.
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