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Retour31 octobre 2018
10 ans d’alphabétisation à L’Univers des mots
©Photo Nathalie Vigneault
En compagnie de Julie Huderdeau, coordonnatrice, trois participants ont témoigné à quel point L’Univers des mots a été important dans leur vie.
Grâce à L’Univers des mots, qui célèbre ses 10 ans cette année, des participants aux ateliers d’alphabétisation affirment avoir ouvert une porte sur l’accomplissement et l’estime de soi.
Pour Diane, c’est aussi « une porte sur la honte qui s’est fermée », comme elle l’a si bien souligné lors d’un témoignage à l’occasion d’un événement célébrant le 10e anniversaire de l’organisme.
« Avec le temps, l’espace et la patience de Danielle qui m’enseignait, il y a quelque chose qui a germé en moi et qui a grandi. Maintenant, je fais de la peinture, je fais partie d’une chorale. Tout ça, ça à voir avec la confiance que j’ai gagnée en venant à L’Univers des mots », relate Diane, qui a dû cesser de travailler à la suite d’un accident de travail il y a plusieurs années.
Plus jeune, Diane avait subi la rigidité de l’enseignement des institutions traditionnelles. Ajoutons à cela un problème auditif non détecté, tout ceci l’a suivie longtemps ensuite.
Selon les données de la Fondation pour l’alphabétisation, seulement 3% des analphabètes reçoivent l’aide nécessaire. Soulignons aussi qu’au Québec, il y aurait environ 800 000 analphabètes dits fonctionnels, car aujourd’hui, les analphabètes complets sont plus rares. Vulnérables, les personnes analphabètes vivent souvent dans la pauvreté ou sont précaires en emploi.
Des ateliers adaptés
L’Univers des mots compte bon an mal an, sur environ quatre bénévoles, qui sont formés afin d’accompagner les participants en français. Cette formule, soit des ateliers de trois heures donnés le soir une fois par semaine, offre une alternative aux cours d’alphabétisation de la commission scolaire.
Arrivée de Colombie en 2004 et ne parlant pas français, Sonia avait un emploi de nuit et des enfants à s’occuper le jour. Pas le temps donc d’aller à l’école. « Je cherchais toujours dans le journal pour un atelier ou un petit cours de français à faire et je suis tombée sur L’Univers des mots », raconte-celle qui n’était pas intéressée à retourner à l’école à ce moment.
Les ateliers lui ont finalement donné l’élan pour faire un diplôme. Après un premier AEC en technique d’éducation à l’enfance, un second AEC spécialisé en difficulté d’apprentissage, elle entamera son 3e AEC sur les troubles du spectre de l’autisme, soulignait-elle sous les applaudissements.
Pour Maxime, L’Univers des mots était aussi un moyen de briser l’isolement, lui qui vit avec les conséquences et effets collatéraux à la suite d’un cancer au cerveau à l’âge de trois ans. « J’ai beaucoup amélioré mon écriture et en plus, je me suis fait des copains », a-t-il indiqué.
Subvention récurrente…enfin!
Tenu à bout de bras par des intervenantes du Centre d’intégration professionnelle de Lanaudière (CIPL), L’Univers des mots a finalement obtenu son financement à la mission en 2017, renouvelable pour quelques années.
Ce fut un énorme soulagement, car la survie de l’organisme fut menacée plusieurs fois au cours de ces dix ans d’existence et a même dû fermer pendant un an en 2013-2014, délaissant sa clientèle.
La persévérance, le dévouement et la créativité des administrateurs a été mis à profit pour obtenir du financement par projet d’année en année. Il fallait donc trouver des projets différents à chaque fois. C’est d’ailleurs comme cela que sont nés les ateliers d’informatique et de français sur ordinateur.
Pour information: 450 582-6561 ou info@univers-des-mots.ca
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