Culture
Retour18 décembre 2018
Renée-Claude Doucet - rcdoucet@medialo.ca
Michel Robidas, l’homme aux mille costumes
De Céline au Cirque du Soleil
©Photo Christian Richard
Depuis 45 ans, Michel Robidas habille nos stars.
EXPOSITION. Céline Dion, Diane Dufresne, Dominique Michel, Ginette Reno, Michèle Richard, Julie Snyder… Michel Robidas en a habillé de vedettes québécoises. Sans compter toutes les productions auxquelles il a participé. Le Centre d’art Diane Dufresne, à Repentigny, nous propose une rétrospective de sa carrière, jusqu'au 17 février.
Avec l’exposition intitulée « Processus : passé, présent, à venir », les visiteurs pourront non seulement admirer les costumes extravagants de Michel Robidas, mais aussi se plonger au cœur de son processus de création. « Je présente un portrait global de ma carrière, en commençant par les maquettes réalisées lorsque j’étais étudiant. On y retrouve aussi des esquisses des premiers contrats que j’ai eus comme dessinateur de mode et quelques collections que j’ai faites », mentionne celui qui porte de multiples chapeaux, allant de couturier à créateur de costumes, en passant par designer et scénographe.
« Michel Robidas est une figure de la scène artistique québécoise. À travers son œuvre, c’est toute notre culture que le visiteur est invité à découvrir; il a habillé les plus grands artistes et participé aux spectacles les plus marquants. C’est un grand honneur pour la Ville de Repentigny de recevoir M. Robidas au Centre d’art Diane-Dufresne et de contribuer ainsi au rayonnement de son œuvre », appuie Chantal Deschamps, mairesse de la Ville de Repentigny.
Des pièces inédites
C’est la première fois que Michel Robidas présente ses œuvres dans une exposition d’envergure. Pour l’occasion, il est heureux de présenter des créations inédites au public québécois. Ainsi, il sera possible de voir des costumes de scène de Céline Dion, à l’époque d’Incognito, alors qu’elle vivait une réelle transformation de son image. « Céline a accepté de me les prêter. Il s’agit d’une première pour le Québec. C’est extraordinaire », confie l’artiste.
À travers les œuvres présentées, les visiteurs seront appelés à découvrir comment le parcours de M. Robidas faisait en sorte de le rendre si populaire auprès des chanteuses, notamment. « Les vedettes venaient me voir en tant que couturier, recherchant un look soigné et mode. »
Une place est également laissée aux œuvres créées en lien avec la scène, le théâtre et la télévision. C’est le cas de costumes portés par des artistes du Cirque du Soleil ou des habits que l’on a pu voir au Théâtre Denyse-Pelletier, pour la série télévisée Montréal P.Q., et pour le film <@Ri>Stardom-Le culte de la célébrité<@$p> de Denys Arcand, pour ne nommer que ceux-ci.
Enfin, Michel Robidas y accroche aussi des tableaux, lui qui se consacre à l’art visuel depuis 2015. « Le thème qui revient dans mes œuvres est la mort, explique-t-il. Mais ce n’est pas une mort triste. C’est plutôt une mort colorée, joyeuse, apaisée… Lorsque j’ai commencé à peindre, je me rendais aux funérailles d’un assistant. La nuit même, j’ai trouvé un petit oiseau mort sur ma galerie. Je l’ai mis sur une table rouge et j’ai pris une série de photos. Ce fut le premier jet de mes premières toiles. Toutefois, lorsque l’on regarde les tableaux, on ne voit pas ça. Les toiles sont figuratives, très près de l’abstraction. » Ce sera donc aux spectateurs de s’approprier ces œuvres, qui promettent de rejoindre les 7 à 77 ans.
Tarif de l’exposition; adulte : 5 $, membre : gratuit, moins de 18 ans : gratuit. Horaire : mardi au vendredi de 13 h à 17 h, samedi et dimanche : 10 h à 17 h. L’événement est présenté jusqu’au 17 février. Le Centre d’art Diane-Dufresne est situé au 11, allée de la Création, Repentigny. Info : ville.rependtigny.qc.ca/cadd
©Photo Christian Richard
Le public sera ébloui par les costumes.
©Photo Christian Richard
Du côté un peu plus sobre.
©Photo Christian Richard
Toute une culture est à découvrir.
©Photo Christian Richard
Certaine créations descendent du plafond.
©Photo Christian Richard
Une oeuvre marquante de la carrière de Michel Robidas, la « robe théâtre ».
©Photo Christian Richard
Différentes personnalités étaient présentes lors du vernissage officielle, dont Michèle Richard.
©Photo Christian Richard
Francine Grimaldi.
©Photo Christian Richard
Michel Robidas, une figure importante de la scène artistique québécoise.
©Photo Christian Richard
Denise Pelletier, conseillère municipale et présidente de la commission Arts, culture et lettres, est fière de recevoir M. Robidas.
©Photo gracieuseté - Michel Robidas
Il est également possible d'admirer les croquis de l'artiste.
©Photo Christian Richard
Repentigny convie la population au Centre d'art Diane Dufresne jusqu'au 17 février.
Michel Robidas , en bref
Michel Robidas a grandi dans le quartier de Rosemont et fréquenté l’École Saint-Pierre-Claver. Très tôt, il s’intéresse à la décoration, mais également au dessin et à la mode. Il intègre l’École des Métiers commerciaux de Montréal, puis commence sa carrière en dessinant des vêtements pour des manufacturiers. Après avoir dessiné sa propre ligne de vêtements, il intègre le département des costumes à Radio-Canada. En parallèle, M. Robidas commence à dessiner des costumes pour le théâtre, contribuant ainsi à définir l’identité visuelle de plusieurs productions et personnalités. Vers 1996, Radio-Canada et TVA décident de confier la production de leurs émissions au privé. C’est à cette époque qu’il prend la décision de devenir pigiste. Depuis, il multiplie les collaborations pour la télévision, le cinéma et le théâtre. Il devient chroniqueur-styliste, puis commence à collaborer avec le Cirque du Soleil. Depuis 2015, il se consacre à la peinture, mais il n’a pas abandonné la conception de costume ni la mode, qui restent au cœur de son cheminement artistique.
©Photo gracieuseté - Yves Louis
Michel Robidas
©Photo gracieuseté - archives Ville de Montréal, Michel Pinault
La robe théâtre.
La fameuse « robe théâtre »
Une des pièces maîtresses de la carrière de Michel Robidas est certainement la création que l’on nomme la « robe théâtre ». Cette dernière a été pensée pour Diane Dufresne, en 1986. On se souvient de cette performance, au Théâtre du Nouveau Monde; Diane Dufresne brûle les planches, vêtue d’une lourde robe de velours rouge d’inspiration baroque. Le corset est brodé de dorures et le jabot est fait de dentelle fine. Au bas de la robe, la jupe s’ouvre et laisse apparaître un théâtre miniature dans les jupons de flanelle où s’agitent deux marionnettes. Cette œuvre prend place au cœur de l’exposition, suspendue dans les airs, tout comme d’autres robes d’envergure ayant été portées par des vedettes bien connues du show-business.
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