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16 août 2023

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Un projet de jardin solidaire fleurit à L’Épiphanie

Les Collatines

Les Collatines

©Photo gracieuseté

De gauche à droite : Mélissa, ajointe coordinatrice; Xavier, responsable du jardin; Elizabeth, coordinatrice; et Daphné, coordinatrice.

Depuis plus de 20 ans, les bénévoles de l’organisme Les Collatines mettent la main à la pâte pour veiller à la sécurité alimentaire des jeunes des écoles de L’Épiphanie. Si on les connaît surtout pour leurs populaires galettes réputées pour laisser un doux souvenir à ceux qui les ont goutées, sachez que Les Collatines ont multiplié leurs implications au cours des dernières années. Leur bébé, un grand jardin solidaire, grandit et se concrétise un peu plus chaque jour.

« Le projet qui a pour objectif de nourrir les familles de L’Épiphanie a démarré en 2019 grâce à un financement obtenu d’une enveloppe budgétaire en sécurité alimentaire », explique la coordinatrice de l’organisme, Elizabeth St-Pierre. Dès lors, seule employée à la barre des Collatines, elle s’est affairée à donner vie à ce projet d’envergure.

« Nous avions un échéancier sur quatre ans, raconte la coordinatrice. Dès l’an 1, nous devions mettre en place un jardin en bacs, puis la deuxième année, le jardin en sol permanent devait venir se greffer. Au cours des années 3 et 4, un poulailler et un rucher devaient être ajoutés. » Mais, la pandémie est rapidement venue freiner la cadence, amenant avec elle son lot de défi pour l’organisme, qui s’est néanmoins retroussé les manches.

Connecter les jeunes à la terre

C’est finalement au printemps 2022 que le projet a pu déployer ses ailes.  Le premier jardin en bacs a alors fait son apparition dans la cour de l’école Mgr-Mongeau. Les élèves de 10 classes ont participé aux animations des Collatines et ont réalisé leurs semis pour ensuite les transplanter dans les bacs. L’idée semée d’un jardin solidaire par et pour la communauté voyait éclore ses premières fleurs.

Les Collatines

©Photo gracieuseté

Les enfants du camp de jour municipal prennent le relais pour l’entretien du jardin durant l'été.

L’expérience appréciée de tous fut renouvelée en 2023, cette fois-ci auprès de 17 classes de l’établissement. Avec la fusion des deux écoles primaires, c’est un potentiel de plus de 850 enfants qui pourra prendre part aux activités du jardin l’an prochain. « Lorsque les jeunes mettent les mains à la terre, il se passe toujours quelque chose. Il y a une connexion qui se fait », remarque Elizabeth St-Pierre, qui reconnaît, au-delà du plaisir et de la fierté, le potentiel d’éducation que portent avec elles ces animations. Un discours soutenu par la nouvelle ressource fraichement embauchée par l’organisme. Étudiant en horticulture, Xavier est responsable du jardin « Au bout de la rue », tel qu’il a été officiellement baptisé. Parallèlement, il s’occupe de l’entretien du jardin en bacs aménagé au parc Donald-Bricault pour l’été, avec les enfants du camp de jour. « Il y a un grand intérêt pour l’activité. Souvent, les enfants ne veulent plus s’arrêter. Ils me reconnaissent et m’arrêtent dans la rue », rigole-t-il. Plus concrètement, il souligne l’impact positif pour les familles que représente l’acquisition de connaissances de base en jardinage : « Si les gens sont capables de produire un bon potager à la maison, et qu’ils savent comment bien le faire, ça contribue à leur sécurité alimentaire. » En ce sens, il anime des ateliers pour l’ensemble de la population les samedis. On peut notamment y apprendre diverses notions de botanique, de bouturage ou encore de greffe, question de se faire la main en termes de jardinage.

Les Collatines

©Photo gracieuseté

Des ateliers de semis, de repiquage et de transplant sont donnés aux élèves de l’école Mgr-Mongeau au printemps.

Faire la différence

Sur un territoire où le taux de défavorisation des familles est particulièrement élevé, l’organisme estime que la présence d’un jardin solidaire puisse faire une réelle différence, tout d’abord en rendant accessibles des aliments frais et à faible coût pour la population. « L’Épiphanie est considérée comme un désert alimentaire. Nous n’avons qu’une seule épicerie qui compte parmi les bannières les plus dispendieuses. Il n’y a pas non plus de kiosques de fruits et légumes, ce qui fait en sorte que les familles doivent sortir de la ville pour avoir accès à des comptoirs fermiers et à des produits d’épicerie plus abordables. » Un exercice qu’Elizabeth St-Pierre qualifie de particulièrement difficile à accomplir pour quiconque ne possède pas de voiture.

Considérant les enjeux de transport et la fermeture du comptoir alimentaire de la Société Saint-Vincent-de-Paul à L’Épiphanie, Les Collatines ont pris sur elles de jouer un rôle encore plus important dans la lutte à l’insécurité alimentaire. Une fois à maturité, le jardin solidaire « Au bout de la rue » permettra de remplir de façon hebdomadaire quelques dizaines de paniers de produits frais offerts à faible coût aux familles plus vulnérables du territoire. La production excédentaire sera quant à elle mise en vente en kiosque. En plus de permettre aux citoyens de s’approvisionner en produits frais locaux à proximité de leur domicile, cette initiative contribuera au financement de la mission.

Les Collatines

©Photo gracieuseté

Plusieurs bénévoles s'affairent cet été à préparer le jardin Au bout de la rue afin que celui-ci soit fin prêt pour la production l'an prochain.

Grâce à l’acquisition récente d’un lopin de terre d’un hectare au bout de la rue Amireault, les premières pousses, marquant une étape cruciale dans l’accomplissement de ce grand projet, jailliront du sol dès l’été prochain. À la suite de quoi, le poulailler et le rucher s’installeront à leur tour sur le site.

 

Les Collatines en bref

Chaque année, Les Collatines offrent plus de 99 000 collations aux élèves des deux écoles du territoire ainsi qu’aux enfants du camp de jour municipal. Outre les célèbres galettes, tous les jeunes, sans égard à leur situation, reçoivent des fromages, des yogourts et des compotes à boire, de même que des fruits frais, et ce, à raison de trois jours par semaine.

En amont de son projet de jardin solidaire, l’organisme a mis en place un système de distribution de boîtes de fruits et légumes aux familles vulnérables avec un collaborateur externe durant la pandémie. Elle est également un point de chute de ces boîtes pour l’ensemble de la population.

Chaque année, les enfants de L’Épiphanie inscrits au programme des effets scolaires du Centre d’action bénévole de la MRC L’Assomption reçoivent une boîte à lunch des Collatines. Celle-ci contient un plat de plastique réutilisable, un thermos, une bouteille d’eau et un bloc réfrigérant.

Enfin, une soirée d’aide au devoir avec un tuteur est organisée chaque semaine dans ses locaux et plusieurs conférences sont offertes gratuitement chaque année.

Les Collatines

©Photo gracieuseté

Xavier et Monsieur Jardin assurent l'animation des ateliers de jardinage auprès des jeunes du camp de jour.

Récemment Centraide Lanaudière remettait son Prix Étincelle aux Collatines pour les impacts exceptionnels de son action sociale sur la communauté de L’Épiphanie. L’essor rapide de l’organisme, de même que la personnalité rayonnante et positive de sa coordinatrice, Elizabeth St-Pierre, ont notamment été soulignés. « Il n’y a pas si longtemps, la fourniture de collations aux étudiants était le seul service de votre organisme, mais maintenant, vous êtes indéniablement un acteur d’une grande importance en réussite éducative et en sécurité alimentaire pour l’Épiphanie », ont déclaré les représentants de Centraide Lanaudière à propos des Collatines.

Pour assurer ces services grandissants à la population, l’organisme compte aujourd’hui sur le dévouement d’une soixantaine de bénévoles.

 

Pour plus d’informations sur le projet, les services, ou pour s’impliquer : lescollatines.com.

Les Collatines

©Photo gracieuseté

Avec des connaissances de base pour produire un bon potager à la maison, les familles s'assurent non seulement une meilleure sécurité alimentaire, mais aussi un accès à des aliments sains, à peu de frais.

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