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Persévérance scolaire

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14 février 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Nourrir la soif d’apprendre dès la maternelle

Dans la classe de Mme Alexandra

Alexandra Martin

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Alexandra Martin enseigne depuis plusieurs années aux enfants du préscolaire; une clientèle qu’elle affectionne particulièrement.

Il est midi. L’annexe de l’école Jean-XXIII à Repentigny bourdonne de vie. Les rires et les cris fusent des classes habitées par les élèves du préscolaire. Dans leur petit monde à part, ils semblent bien, épanouis. Alexandra Martin arrive tout sourire. Elle est titulaire d’un groupe de maternelle depuis quelques années déjà. Le bonheur qu’elle ressent à côtoyer « ses petits humains » au quotidien est contagieux. Dans sa classe, on joue, on tisse des liens, on apprend à se faire confiance, mais surtout, on développe la soif d’apprendre et l’amour de l’école.

L’une des grandes missions portées par les enseignants du préscolaire consiste en effet à transmettre aux enfants le goût de l’école. C’est pourquoi l’automne venu, lorsqu’un nouveau groupe entre dans sa classe, Mme Alexandra connaît l’importance d’engager rapidement les enfants dans leur réussite. Sentiment d’appartenance, apprentissages significatifs, lien de confiance; voilà toutes des pistes qu’elle explore pour amener les amis de sa classe à avoir hâte de revenir à l’école chaque matin. « Je me sens comme une maman avec tous mes élèves. J’ai mes enfants à la maison, mais j’ai un peu le même rôle ici. Oui, il y a des apprentissages en maternelle, mais au-delà, c’est vraiment le lien significatif qu’on développe avec eux qui importe. Quand on a un lien fort, ça leur donne davantage le goût d’être à l’école. Quand on les implique dans leur réussite, ça leur donne encore plus d’importance et l’envie de persévérer », observe Alexandra Martin, pour qui l’enseignement auprès des tout-petits est une réelle vocation. En douze ans de carrière, celle-ci a eu l’occasion de travailler avec tous les niveaux du primaire. Son cœur la ramenait toutefois toujours vers le préscolaire.

Ainsi, pour tisser des liens et gagner la confiance de ses élèves, Alexandra Martin consacre les premières semaines de classe aux échanges et aux multiples périodes de jeu où chacun a la chance de se dévoiler et d’apprendre à connaître ses camarades et son enseignante. Sans cela, impossible pour le groupe de prendre son envol, estime Mme Alexandra.  « Une fois que le lien est créé, c’est là qu’on peut pousser un peu plus loin vers les apprentissages. »

Être à l’écoute : briser les barrières

Et bien que les petits soient à son sens foncièrement heureux, le défi de leur donner la piqûre de l’école n’est pas moins grand. « Ils arrivent tous avec leur bagage qui est différent. Certains n’ont jamais quitté leur maman. Il faut qu’ils se sentent très en sécurité », explique Alexandra Martin. De plus, elle relève que plusieurs situations peuvent rapidement faire de l’ombre à leur enthousiasme face à l’école. « À la base, quand un enfant vient à l’école de reculons, ou du moins pas de façon joyeuse et emballée, je me dis qu’il y a autre chose en dessous de ça. Je prends le temps avec lui de discuter; de lui faire verbaliser qu’est-ce qu’il n’aime pas. » Souvent, ce n’est pas le fait de venir à l’école en soi qui est à l’origine du problème, observe-t-elle. Un repas qu’il n’apprécie pas dans sa boîte à lunch, une salopette trop difficile à enfiler ou une activité plus laborieuse à compléter peuvent être des sources d’anxiété pour l’enfant, qui pourra devenir plus réfractaire à se rendre en classe.

Alexandra Martin

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Dans la classe de Mme Alexandra, on apprend tous les jours à aimer son école.

Persévérer, un défi à tous les âges

Ces petits défis qui se dressent sur la route de ses élèves n’effraient toutefois pas Alexandra Martin. Elle y voit plutôt des opportunités d’apprendre et de grandir ensemble. Déjà à l’âge de 5 ans, la persévérance scolaire fait partie intégrante du quotidien. « [Lorsqu’un défi se présente], j’utilise des exemples de la vie courante. J’essaie de leur montrer que c’est normal, et que moi-même je fais des choses difficiles parfois, mais que le sentiment que tu as après avoir terminé en sachant que tu as trouvé ça difficile est encore plus fort; tu vas te sentir bien. Le but, c’est de les faire persévérer malgré tout et fêter toutes les petites réussites pour leur remplir le cœur de ce sentiment de fierté. »

Enfin, avec le cadre strict, mais sécurisant, qu’elle s’efforce d’instaurer dans sa classe, Mme Alexandra sait que tous ses élèves ont le potentiel de s’épanouir. « Je me dis que c’est impossible que je n’arrive pas à les faire aimer l’école ! », lance-t-elle. Son secret ? « Je pense que c’est dans ma façon d’être, suggère l’enseignante, incertaine. Les enfants le sentent que j’adore mon travail et que je les aime. » Il y a probablement aussi de son grand calme, de son humour et de son humilité parmi tout cela. Malgré l’expérience, jamais Alexandra Martin n’a cessé d’apprendre : « Ça nous fait grandir quand on travaille avec des petits humains. Même s’ils ne le savent pas et qu’ils ont 5 ans, ils m’apprennent encore des choses tous les jours ».

 

Les conseils de Mme Alexandra

En tant que parents, plusieurs petits gestes peuvent être posés pour faciliter l’entrée à l’école de son enfant. L’enseignante au préscolaire Alexandra Martin identifie deux principaux conseils qui, lorsqu’ils sont mis en application, ont le pouvoir de faire une grande différence.

  1. Laissez-les faire ! « Ils sont capables, assure Mme Martin. Parfois, on sous-estime beaucoup les enfants. Je vois certains parents, par exemple, qui habillent leur enfant parce que c’est plus rapide, mais il est capable de le faire et si vous lui laissez la chance de le faire quelques fois, il va prendre de la vitesse. Impliquez votre enfant dans la préparation de la collation, de la boîte à lunch, dans l’habillement. Ils sont surprenants ! Et ça fait que lorsque l’enfant arrive au préscolaire, il trouve ça moins difficile. » Bien entendu, l’enseignante suggère de soutenir l’enfant dans l’accomplissement de ces tâches et de lui apporter de l’aide au besoin, mais en prônant toujours l’autonomie.
  2. Parler de l’école positivement. « Les enfants vont y aller longtemps. Si les parents peuvent avoir une belle image de l’école et en parler positivement, ça aide. L’école deviendra importante pour lui et il aura davantage le goût de persévérer et de continuer son parcours. »

 

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