Économique
Retour25 mars 2024
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
Un centre d’innovation pour penser et développer l’agriculture de demain
Zone Agtech
©Photo Marie-Christine Gaudreau
Le premier ministre François Legault et le maire de L’Assomption Sébastien Nadeau.
Au terme de cinq années à plancher sur un concept innovant pour la revalorisation du site de l’ancienne usine d’Electrolux, des avancées majeures concernant la Zone Agtech étaient finalement annoncées le 22 mars, à L’Assomption. De passage dans le comté, le premier ministre François Legault déclarait qu’une contribution financière de plus de 41 M$ était octroyée à Agtech pour soutenir l’implantation d’un centre d’innovation en agrosciences et en agritechnologies dans la région.
Le complexe de 33 000 pi² érigé sur quatre étages et dont la construction devrait débuter ce printemps sera le premier du genre au Canada. Évalué à plus de 46,3 M$, ce projet regroupera sous un même toit les activités de recherche, d’incubation et d’accélération d’entreprises technologiques d’Agtech ainsi que les activités de recherche appliquée en agriculture du Carrefour industriel et expérimental de Lanaudière (CIEL).
Derrière les portes de ces nouvelles installations à la fine pointe de la technologie, on retrouvera des laboratoires, des ateliers technologiques, des bureaux, des salles de rencontre et de formation. Un complexe de serres adjacent au bâtiment principal permettra de tester et de valider des technologies agricoles et des bioproduits végétaux dans un environnement contrôlé.
Des solutions aux défis actuels
Les activités qui auront cours dans ce centre d’innovation pourront par exemple répondre à « d’importants défis de notre secteur, comme la lutte aux ravageurs affectant les récoltes, la disponibilité de cultivars essentiels pour s’adapter aux changements climatiques et le développement d’agritechnologies pour appuyer sa compétitivité », a souligné le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, accompagnant le premier ministre pour l’occasion.
©Photo gracieuseté - Agtech
Une projection du bâtiment qui servira de centre d’innovation aux équipes d'Agtech et du CIEL.
Autonomie alimentaire
De plus, la Zone Agtech contribuera à favoriser l’autonomie alimentaire du Québec; un enjeu notable qui préoccupe le premier ministre Legault, particulièrement depuis la pandémie. « Actuellement, il y a la moitié de ce qu’on mange qui est importé. Je me suis promis d’en faire plus pour l’autonomie alimentaire », a-t-il énoncé. En ce sens, des programmes pour développer la production en serres ont été mis en place. « Nous sommes en train de doubler la superficie de production et le message que je veux envoyer aux Québécois c’est d’abord qu’il faut acheter des produits québécois. »
Le développement industriel qui s’élèvera dans la Zone Agtech jouera un rôle important dans cette mission alors que les technologies écoresponsables qui y seront développées favoriseront l’autosuffisance et la production à l’année.
« Pour que notre agriculture soit de plus en plus innovante et productive, c’est important de miser dans la recherche et les technologies de pointe», a ajouté François Legault, visiblement enthousiaste de cet investissement qui, en plus d’être favorable au développement durable, est prometteur pour l’économie lanaudoise, mais aussi pour l’ensemble du Québec.
« C’est une journée historique pour L’Assomption ! » - Sébastien Nadeau, maire de L'Assomption et président du conseil d'administration d'Agtech
©Photo Marie-Christine Gaudreau
De nombreux représentants des milieux municipal, technologique et agricole de la région se sont déplacés pour assister à cette importante annonce.
Un grand pas est franchi
« Ce bâtiment était vraiment important pour pouvoir offrir les équipements et [créer] l’animation et la synergie entre les entreprises. Pour l’instant, on est vraiment très heureux. On ne peut pas dire mission accomplie, car il reste encore beaucoup de travail à faire pour la sécurité alimentaire, mais on est très heureux d’en arriver là aujourd’hui », a réagi à l’annonce la directrice générale de la Zone Agtech, Marilou Cyr. Si tout se déroule comme prévu, son équipe pourra intégrer les locaux du centre d’innovation qui renfermera les meilleurs équipements disponibles d’ici 24 à 36 mois.
« Cette annonce me rend émotif parce que ça me fait penser à 1500 personnes qui ont perdu leur emploi. On se retrouvait avec un grand défi économique dans la MRC de L’Assomption et on a su respecter, je pense, la personnalité de la MRC dans notre plan de relance. [La Zone Agtech vient] créer des opportunités incroyables de se positionner dans l’économie de l’avenir » a quant à lui déclaré le maire de L’Assomption et président du conseil d’administration d’Agtech, Sébastien Nadeau.
D’autres annonces à venir
Maintenant que le coup d’envoi est enfin donné à la Zone Agtech, des investisseurs privés devraient bientôt se joindre à l’aventure, a également laissé entendre le maire Nadeau.
« Aujourd’hui, l’annonce du gouvernement vient dire : la Zone Agtech, vous êtes nos porteurs du dossier [de l’agriculture de demain] pour l’économie du Québec. C’est un énorme accomplissement en soi. Maintenant, il y a d’autres entreprises avec lesquelles on travaille; qu’on va pouvoir supporter dans le financement pour favoriser leur implantation et qui vont venir renforcer l’écosystème qu’on est en train de créer […] D’ici 2 mois, je pense qu’on sera en mesure de vous annoncer de beaux investissements », a-t-il avancé.
La Zone Agtech en bref
- 15 kilomètres carrés d’espace industriel à L’Assomption et Repentigny pour accélérer le développement et la mise en marché de technologies agricoles écoresponsables et adaptées aux besoins actuels;
- Investissement de 46,3 M$ pour la création d’un centre d’innovation, dont 41,7 M$ du gouvernement du Québec; 3,1 M$ de la Zone Agtech et de CIEL et 1,5 M$ de Desjardins;
- Potentiel de création de quelque 2000 emplois, à terme.
À propos du CIEL
Se spécialisant dans les composantes de la gestion intégrée des ennemis des cultures fruitières et légumières, notamment la lutte intégrée, la lutte biologique, la régie de culture, les essais de cultivar et la surveillance phytosanitaire, le centre de recherche appliquée en agriculture CIEL est établi depuis plus de 20 ans dans Lanaudière. Il a réalisé plus de 300 projets ayant bénéficié à plus de 4000 exploitations agricoles.
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