« Je suis surprise à chaque fois que quelqu’un me demande : c’est quoi ça l’AQDR ? C’est comme si on était invisible. Nous avons pourtant 22 ans d’existence », se désole d’entrée de jeu celle qui assure la présidence de l’organisme communautaire avec passion et dévouement depuis maintenant 8 ans.

Pour Huguette Plouffe, il est incontestable que l’AQDR se doit d’être mieux connue dans sa communauté, ne serait-ce que pour tout le bien qu’elle est en mesure d’apporter à ses membres. « Le peu de gens qui nous connaissent, souvent, c'est pour les rabais offerts par nos partenaires. Pourtant, nous sommes beaucoup plus que ça », déplore Mme Plouffe. À force d’efforts incessants et de détermination, l’AQDR L’Assomption rejoint aujourd’hui quelque 1050 aînés ayant adhéré à ses services. Ce qui est bien peu aux yeux de la présidente lorsque l’on considère que la MRC de L’Assomption, soit le territoire desservi, regroupe non loin de 130 000 habitants, dont environ 22 000 sont des aînés.

« On ne sauve pas de vie, mais on les change, poursuit Mme Plouffe. Si vous saviez combien de personnes entrent ici en pleurant et ressortent avec le sourire… » Ce constat parle de lui-même, au sens de la présidente. Par-dessus tout, elle s’attriste à penser que tant de personnes âgées soient privées des ressources que pourrait leur apporter l’équipe de l’AQDR.

En effet, tant le conseil d’administration que la permanence de l’organisme sont à pied d’œuvre depuis toutes ces années pour améliorer les services rendus aux 50 ans et plus et faire en sorte qu’ils puissent vivre dignement et sereinement de la préretraite à la fin de leur vie.

De la prévention à la prise d’actions

Il faut savoir que les champs d’expertise de l’AQDR ratissent large. À la base de sa mission, l’Association assure un rôle d’information et de prévention auprès de la population. Ce mandat se traduit notamment par l’offre de conférences mensuelles abordant des sujets tels que la prévention de la fraude, la sensibilisation aux types d’abus dont peuvent être victimes les aînés, l’aide médicale à mourir et le maintien à domicile; pour ne citer que quelques exemples. Plus récemment, l’AQDR a également mis sur pied le premier Salon des aînés dans la région; un rendez-vous rassemblant une diversité d’organismes et d’entreprises œuvrant auprès des aînés. Ayant attiré plus de 400 visiteurs l’an dernier, l’organisme renouvellera d’ailleurs l’activité l’automne prochain.

Mais, le travail ne s’arrête pas là. Pour aller au-devant des besoins des personnes susceptibles de souffrir de l’isolement, l’AQDR a déployé au cours des dernières années le projet « Bienveillance en action ». Avec l’aide de partenaires sociaux et municipaux, des dizaines de bénévoles ont frappé aux portes des aînés de Repentigny, L’Assomption, Charlemagne, Saint-Sulpice et L’Épiphanie afin de dépister de potentiels enjeux et de présenter les services de l’AQDR et de créer un premier contact en prévision de besoins futurs. « Avec ce projet-pilote; on espère que ça va se poursuivre, on est capable de rentrer chez les gens, un intervenant et un bénévole jumelé. On nous appelle les anges municipaux », renchérit fièrement Mme Plouffe.

Revendications

Dans le cadre de cette prise de contact, les équipes peuvent renseigner leur interlocuteur des différents dossiers dans lesquels l’AQDR peut les accompagner. On parle notamment du maintien (et du soutien) à domicile, de l’accès au logement, du transport, de la sécurité alimentaire et autres enjeux financiers ainsi que de l’avis juridique.

Sur le plan du droit, d’ailleurs, la section L’Assomption de l’AQDR est la seule à proposer une clinique juridique à ses membres. Selon les besoins, une avocate visite ponctuellement les locaux de l’organisme afin de répondre aux questions des aînés. Divers dossiers peuvent lui être soumis, allant de l’avis d’éviction aux enjeux d’immigration. « Tous les points de loi, en fait, précise Huguette Plouffe. Parfois, les gens n’ont pas d’argent pour se défendre. À l’AQDR l’avis juridique est gratuit et, la plupart du temps, on réussit à régler le problème sans devoir poursuivre. »

À vrai dire, la liste des actions qui peuvent être posées par l’organisme serait bien longue à énumérer. Du droit de vieillir chez soi au choix du lieu d’hébergement à proximité de son milieu de vie habituel, en passant par l’accès aux professionnels de la santé et l’affirmation de ses profondes volontés, l’AQDR répond présente. « Aujourd’hui, on veut décider pour les aînés, sans tenir compte de leur réalité. Il faut mettre notre pied à terre. Pourquoi dicter à une personne sa conduite; décider pour elle, alors qu’il existe des ressources », questionne Mme Plouffe.

Ce sont pour ces raisons et tant d’autres que l’AQDR poursuit ses revendications pour le droit de vieillir chez soi, le droit à un revenu viable, à un logement abordable, à un transport adapté aux besoins et à un leadership fort et imputable.  

 

Pour plus d’informations et pour adhérer à l’AQDR L’Assomption au coût de 20 $ par année, www.aqdr.org/section/lassomption/.