L’œuvre pensée par Valérie Boulianne et Janik V. Dufour des Productions Grand V, mise en scène par Janik V. Dufour et interprétée par Marc-André Fortin et Audrey-Louise Beauséjour sera présentée pour la première fois devant public le 27 juin. Au total, 18 représentations sont à l’horaire durant l’été au Théâtre Alphonse-Desjardins.

« Ce qu’il y a de différent dans ce show-là, c’est qu’il est 100 % francophone. Aussi, ce sont vraiment les textes qui ont motivé l’ensemble des medleys ou des enchainements de chansons. […] Je pense qu’on est dans un spectacle qui est plus senti, plus authentique et où on peut autant rire, que pleurer, que réfléchir », explique Janik V. Dufour, créatrice, autrice et metteuse en scène.

Après avoir exploité nombre de formules pour sa revue musicale annuelle, celle-ci mentionne avoir eu envie de laisser davantage de place à l’interprétation. Ainsi, à partir des thèmes sélectionnés pour chacun des medleys , l’équipe a été appelée à se prononcer sur les sentiments que ceux-ci évoquaient, les souvenirs qu’ils ramenaient et les désirs qu’ils éveillaient.

Plus que chanter; se raconter

« On est parti de nos souvenirs, de nos chansons coup de cœur, des chansons qu’on rêvait de chanter, mais qu’on n’avait jamais chantées. On s’est parlé de notre enfance, de nos parents. […] Ce qui fait que le show part beaucoup de nous et que c’est authentique », remarque Marc-André Fortin. Pour l’interprète qui a l’habitude des revues musicales, cette façon différente de faire, de nourrir le spectacle de la couleur de tous, apporte un résultat très intéressant.

Quant à elle, Audrey-Louise Beauséjour considère que le concept proposé par Janik V. Dufour lui permet de s’identifier davantage aux chansons interprétées, mais aussi de se dévoiler davantage au public en tant que chanteuse.

« C’est le fun d’aller à la rencontre de Audrey-Louise, la chanteuse; qu’est-ce qu’elle est capable de faire, souligne-t-elle. C’est un spectacle qui exploite les capacités vocales, oui, mais il y a aussi des pièces où ce n’est pas nécessairement ça. Il y a beaucoup de vérité; on sort d’être juste un personnage. »

Et il se trouve que c’est exactement le filon que Janik V. Dufour a souhaité exploiter avec Un piano et des mots; l’authenticité, la vérité, les émotions, la pureté de l’interprétation autour d’un instrument central; le piano. « Je pense que de revisiter les chansons avec des arrangements complètement différents, déjà, on est ailleurs. Je dirais que le pianiste est le troisième chanteur. La place du piano est aussi importante que les voix », dévoile la metteuse en scène.

Traverser les styles et les époques

À travers divers thèmes allant des prénoms aux saisons, en passant par le vieillissement, l’engagement, le bonheur et les dénonciations, les interprètes livreront une partie d’eux au public. Avec une complicité évidente, ils partageront les émotions qu’ils ont eux-mêmes vues naître au fil de la préparation de ce spectacle de variétés estival.

« C’est un show qui est humain, ça vient toucher pour vrai ce qu’on dit. On le pense et je crois que ça se ressent. Même si on va un peu partout, je pense que les gens vont embarquer facilement avec nous dans le bateau et suivre les vagues », estime Audrey-Louise Beauséjour.

Car le public sera transporté, au cœur d’un même medley, d’une balade à une chanson entrainante; d’une œuvre nostalgique à un succès actuel. De Joe Dassin à Jean-Pierre Ferland, en passant par Renaud, Karim Ouellet, Ingrid St-Pierre, Pierre Lapointe et Patrice Michaud; l’éventail de styles musicaux visités sera large. Des œuvres qui de premiers abords paraissent aux antipodes se marieront par la résonance des mots, par le message profond qu’elles transmettent.  

« Je pense que les gens vont écouter les chansons différemment après le spectacle. Il amène un autre rapport au texte qui est porteur de tellement d’émotions, de souvenirs. Les gens vont sortir d’ici un peu bouleversés, mais dans le bon sens » laisse planer Marc-André Fortin.

Urgence de vivre

Finalement, « le sens de ce show-là, c’est de dire : « vivez pendant que vous pouvez en profiter ». Il y a quelque chose sur le temps, l’urgence de vivre », conclut Janik V. Dufour. Le rideau se ferme d’ailleurs sur la chanson de Jean-Pierre Ferland, Avant de m’assagir. Cette chanson qui parle de « mourir [sa] vie, et non vivre [sa] mort » a été nommée par le grand artiste québécois comme étant l’œuvre qu’il souhaitait que les gens écoutent après sa mort. Sans le savoir au moment de la création du spectacle, la production d’Un piano et des mots se réjouit de contribuer à la réalisation de ce souhait.