Les seigneurs y avaient fait construire un barrage en maçonnerie ainsi qu'un moulin à scie et deux moulins à farine. C’est finalement en 1853 que Mgr Bourget érige en paroisse canonique cette partie appelée L'Achigan et lui attribue le nom de L'Épiphanie, en référence à la fête des Rois. Selon la légende, un percepteur se rendait cueillir les rentes seigneuriales à L'Achigan, le 6 janvier de chaque année.  C'est en 1854 qu'on assiste à la fondation civile de la paroisse de L'Épiphanie.

Un lieu, trois églises

En 1857, on construit à L’Épiphanie la première église de la paroisse ainsi que le presbytère. Le lieu de culte que l’on peut fréquenter aujourd’hui est toutefois le troisième à avoir été construit sur ce site. En effet, au fil des ans, l’église de L’Épiphanie est décimée à deux reprises par des incendies. La première fois en 1885, et la seconde en 1991. Chaque fois, la communauté fut à pied d’œuvre pour ériger rapidement un nouveau lieu de culte pour les paroissiens.

Des chemins de fer importants pour l’économie

L’Épiphanie verra son économie fleurir vers la fin du 19e siècle, alors que l’avènement des chemins de fer au Canada amène la compagnie Grand Nord (Canadien National) et la North Shore Railway Company (Canadien Pacifique) à traverser la ville, contribuant ainsi au développement agricole et industriel. 

La première industrie d'importance fut celle de la famille Lynch avec la fabrication de meubles. Située dans l'actuel parc du Barrage, l'entreprise y employait une cinquantaine de travailleurs. Mais, c'est l'industrie du cigare avec la famille Bourdon qui caractérisa longtemps l'économie de L'Épiphanie. Celle-ci s'installa vers 1895 sur la rue des Sulpiciens dans un ancien marché désaffecté situé en face du couvent. Une entreprise d’eau minérale s’installe également à L’Épiphanie, de même que plusieurs hôtels à proximité de la gare. 

Se séparer pour mieux se réunir

Malgré une économie florissante, les besoins et les attentes n'étaient plus les mêmes pour les résidents de la campagne et ceux du village. D'un commun accord, les deux parties devinrent autonomes en 1921. Naissent alors la paroisse et le village de L'Épiphanie. Ce n'est qu'une quarantaine d'années plus tard, en 1967, que le village sera déclaré Ville de L'Épiphanie.

Près de 100 ans plus tard, les deux municipalités font volte-face en choisissant de se réunir à nouveau. En effet, le 17 septembre 2017, les citoyens étaient appelés à se prononcer par scrutin référendaire au sujet du regroupement des municipalités. Les citoyens s’étant exprimés majoritairement en faveur de la fusion, la Ville et la Paroisse de L’Épiphanie ne font plus depuis le 23 mai 2018. 

De ville industrielle à ville résidentielle

Après une première moitié du 20e siècle sous le signe de la croissance économique, les activités industrielles et commerciales connaissent un ralentissement à L’Épiphanie durant les années 60. C’est alors que la ville prend un tournant et s’oriente vers une vocation davantage résidentielle.

Le programme d'amélioration de quartier, appelé le P.A.Q., et le programme Loginove, créés entre 1979 et 1985, furent les premiers pas vers la renaissance de la municipalité. Le P.A.Q. a permis la construction de plus de 30 logements pour personnes âgées, la réfection des routes en plus de l'érection de parcs et d'une halte routière. Quant à Loginove, il offrait aux propriétaires des subventions pour permettre la restauration de logements.

Le développement de nouvelles infrastructures a permis à la municipalité d'acquérir, par ailleurs, les capacités nécessaires pour des projets domiciliaires. Le surdimensionnement de la conduite d'aqueduc, la mise en place d'une station d'épuration et d'un intercepteur sanitaire ainsi que l'augmentation de la capacité de production de la centrale de filtration, ne sont que quelques exemples.

Depuis, la Ville de L’Épiphanie poursuit ses efforts afin de bonifier le milieu de vie et les services qu’elle propose à ses citoyens. (Source : Ville de L’Épiphanie; MRC de L’Assomption; JOLY, Ange-Albert. L’Épiphanie. Une église à bâtir, un peuple à réunir, des mains pour façonner, un cœur pour aimer, Société historique de L’Épiphanie, 8 août 1993)