« Je savais que je n’avais pas vraiment de chance de faire un podium, mais avec mon entraîneur, on savait très bien que j’avais le potentiel d’être dans les 16 premiers, voire dans les 12 premiers si j’avais une journée exceptionnelle, a mentionné celui qui a conclu avec un temps de 13:49.69. Le fait de rester dans le peloton le plus longtemps possible faisait partie de mes objectifs.  »

 

L’épreuve avait bien débuté pour Fafard, puisqu’il occupait la 6e place après 1000 mètres et la 9e position après 2000 mètres. Cependant, un accrochage avec le Kényan Jacob Krop, près du 3000 mètres, a changé la suite de la course, puisqu’il a reculé au classement. « J’ai essayé de passer, il y avait plusieurs coureurs et j’ai mis mon pied sur son pied, a admis Fafard, qui prend le blâme de l’incident qui a résulté à une entorse. La douleur à la cheville ne m’a pas dérangé, c’est vraiment le fait que mentalement, je me suis mis à douter. Je pensais à ma cheville, je me demandais si j’étais correct. Je ne pouvais pas me permettre ça. »

 

L’athlète de 25 ans mettra cette péripétie olympique dans son bagage d’expérience. Il a pu voir que son aspect mental sera à peaufiner pour le futur. « Peu importe la course, il faudra que je ne me fasse pas déranger par un accrochage ou un imprévu, a-t-il avoué. On dirait que lorsqu’il y avait un peu plus de coureurs autour de moi, j’étais un peu plus stressé et j’ai voulu faire des choses un peu trop rapidement pour bien me replacer. J’aimerais ne pas devenir stressé dans la course et être un peu plus calme. C’est une bonne leçon que j’ai tirée. »

 

Dans l’aire d’échauffement quelques minutes avant le départ, Thomas Fafard a été impressionné de se retrouver dans le même groupe que les meilleurs coureurs au monde, qu’il regardait à la télévision dans le passé. « C’était la dernière journée de compétition sur piste, donc c’était seulement des finales et de voir tous les athlètes, c’était l’élite mondiale, a-t-il exprimé. Maintenant, je suis rendu là en quelque sorte et j’ai ma place avec eux. »

 Préparation en Europe

Après les Championnats canadiens présentés à la fin juin à Montréal, Thomas Fafard et l’équipe d’athlétisme s’étaient déplacés en Europe pour une compétition. Ensuite, la préparation en vue des Jeux olympiques avait débuté avec un camp en altitude à Saint-Moritz, dans les Alpes suisses, et un autre à Barcelone.

 

 L’expérience d’une vie

 En dehors de la piste d’athlétisme, les Jeux olympiques ont répondu aux attentes de Thomas Fafard. Que ce soit le village olympique, les repas et les installations, il n’a pas été déçu. « Le village était vraiment énorme et on avait tout ce dont on avait besoin. L’expérience était vraiment incroyable, a dit celui qui a signé récemment un contrat professionnel avec le fabricant de souliers Brooks. L’ambiance dans le stade de France était incroyable avec 80 000 spectateurs en finale. Je ne pense pas revivre ça. »

 

Maintenant qu’il porte le titre de coureur professionnel, Thomas Fafard veut se concentrer sur la course et l’entraînement au cours de la prochaine année. Il a pris une pause de sa formation professionnelle en tant que mécanicien de chantier. Cet automne, il compte participer au demi-marathon de Boston et en 2025, il veut se tailler une place au sein de l’équipe canadienne pour les Championnats du monde qui auront lieu à Tokyo.