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Retour09 octobre 2024
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
Tous les espoirs sont permis pour Alexis Baillargeon
Karting
©Photo gracieuseté - CKN - Cody Schindel
En 2024, l’équipe PSL Karting a pris Alexis sous son aile, lui permettant ainsi d’accéder à plusieurs compétitions aux États-Unis.
Son nom est sur toutes les lèvres dans le milieu du karting. Même chez nos voisins du sud, Alexis Baillargeon laisse sa marque. On le reconnait de plus en plus, et surtout, on le redoute. Force est d’admettre que l’adolescent de tout juste 13 ans n’a rien à envier aux grosses pointures de son domaine. Symbole de sa détermination hors norme, le numéro 296 s’envolera bientôt pour l’Italie, où il roulera pour le titre de champion du monde pour une quatrième année consécutive du 19 au 26 octobre prochains.
Rappelons que très tôt dans la saison, le jeune pilote de L’Épiphanie avait mis la main sur le premier billet disponible pour le Rotax MAX Challenge Grand Finals de Sarno dans la catégorie Mini MAX. Il avait alors enregistré une victoire à l’arraché contre l’un des plus redoutables pilotes européens, Albert Friends, terminant ainsi au premier rang du Rotax Winter Trophy, à Orlando.
« Albert Friends est le meilleur pilote qu’il y a en Mini en Europe. Il gagne tout. Il était venu ici pour avoir son ticket facilement, mais c’est Alexis qui l’a battu, rapporte son père, Mathieu Baillargeon. C’est rare qu’il se fasse battre ce pilote-là. C’est pour ça que ça regarde bien pour le Championnat du monde en Italie. Il a vraiment une chance de gagner cette année ! »
En effet, les deux adversaires croiseront encore une fois le fer cet automne puisque Friends a lui aussi obtenu son laissez-passer plus tard cette saison. À leurs côtés, 70 pilotes venus d’une soixantaine de pays se battront pour la victoire.
« Il a vraiment une chance de gagner cette année ! » - Mathieu Baillargeon, père d’Alexis
©Photo gracieuseté - CKN - Cody Schindel
À bord de son kart, Alexis Baillargeon atteint des vitesses de 115 km/h sur la piste.
Cap sur la victoire
« Chaque fois qu’il sort, c’est important. Il faut qu’il fasse des points le plus possible », constate la mère d’Alexis, Dominique Fagnant. Au terme de deux journées de pratiques, Alexis prendra part aux quatre manches qui détermineront sa position de départ lors de la préfinale, où il devra réaliser l’un des 36 meilleurs temps pour assurer une place à son bolide sur la grille de départ de la finale.
S’il rêve bien évidemment de tenir le trophée de la victoire, les objectifs qu’il se fixe témoignent de sa maturité grandissante. « Déjà le but c’est de faire la finale. Et mon deuxième but, c’est de faire le top 5 ou mieux », déclare-t-il. Le pilote se dit confiant de pouvoir tous deux les atteindre. Il devra néanmoins apprivoiser une piste qu’il n’a jamais parcourue, le Circuito Internazionale di Napoli, et se mesurer à plusieurs nouveaux pilotes avec qui il n’a pas encore eu la chance de courser.
Une année de défis et d’apprentissages
Ce ne sont toutefois pas ces défis qui effraieront Alexis Baillargeon. Le pilote a déjà connu son lot d’épreuves cette année. Bien qu’il compétitionnera en Mini au Championnat du monde, Alexis a fait le saut dans la catégorie supérieure, les Juniors, au cours des derniers mois. « Je suis passé du plus vieux au plus jeune. Quand on est allé aux États-Unis (New Castle, Indianapolis) en juillet pour ma première course en Junior, c’étaient des personnes beaucoup plus âgées que moi et on a vu que ça jouait plus dur », raconte l’adolescent.
Malgré de bons départs, des enjeux mécaniques et des accrochages lui ont mis des bâtons dans les roues; jusqu’à l’empêcher de compléter la finale. « Il avait le moral à plat », se rappelle sa maman.
« Même si tu as une défaite, tu apprends quand même. Même mieux que si tu es toujours premier. » - Alexis Baillargeon
©Photo gracieuseté - CKN - Cody Schindel
Face aux difficultés, Alexis a su se retrousser les manches et cheminer dans la catégorie Junior durant la dernière année.
Quelque temps plus tard, lors d’une course à Mont-Tremblant, la pluie et des pneus un peu trop usés ont fait glisser la victoire d’entre les doigts d’Alexis. « Ce qui arrive avec le Junior, c’est que les jeunes sont de plus en plus bons. C’est tellement serré que dès que quelqu’un a un avantage sur toi, ça paraît. Tu ne peux pas arriver là avec de l’équipement usagé », remarque Mathieu Baillargeon.
S’il a réussi à se hisser sur la seconde ou la troisième marche du podium à quelques reprises durant la saison, les embûches, elles, se multipliaient d’un événement à l’autre. « Ç’a été une année de mésaventures et d’apprentissages », résume Dominique Fagnant avec compassion et admiration à l’égard de son fils.
Et avec raison, les nombreuses défaites n’auront été vaines. « J’ai appris que des fois on a de mauvaises passes et que ça va finir par passer. Même si tu as une défaite, tu apprends quand même. Même mieux que si tu es toujours premier », reconnait Alexis.
©Photo gracieuseté - CKN - Cody Schindel
Avec un niveau de compétition relevé cette année, Alexis et son père ont appris à leur dépend l'importance de chausser de bons pneus pour demeurer dans la course en toutes circonstances.
« Ç’a été une année de mésaventures et d’apprentissages. » - Dominique Fagnant, mère d'Alexis
Une première victoire en Junior
Alimenté de ces apprentissages avalés à la dure et de sa rage de dominer la piste à nouveau, le pilote de L’Épiphanie a signé sa première victoire en Junior lors de sa toute dernière course avant de prendre son envol pour l’Italie. Après une sortie de piste en préfinale de la manche 6 de la Coupe de Montréal à Saint-Hilaire, le découragement était à son comble. Mais plutôt que de s’apitoyer sur son sort, Alexis a choisi de se retrousser les manches et de gagner la finale. « J’y croyais, j’étais énervé parce que je partais dernier et il pouvait arriver n’importe quoi en avant de moi », se souvient-il.
Un accident survenu juste après le départ a effectivement permis au pilote de se faufiler dans le top 10, puis de se rapprocher dangereusement des premiers du peloton. « Quand j’ai vu que j’étais premier et que j’avais de l’avance sur le deuxième au dernier tour, j’ai commencé à être stressé », confie Alexis. Après avoir passé la ligne d’arrivée premier, des sentiments de soulagement et de grande fierté l’ont envahi.
C’est avec cette même combativité qu’il entend aborder l’imminent Championnat du monde. Et bien sûr, quoi qu’il arrive, l’aventure ne s’arrêtera pas là pour Alexis. Il participera bientôt au SKUSA Supernats à Las Vegas et il envisage déjà la saison 2025 avec beaucoup d’ambitions. « Je voudrais gagner le Championnat de la Coupe de Montréal l’année prochaine et performer aux États-Unis en Junior. »
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