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06 novembre 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Alain Benoit et Maxime Larocque | Des retrouvailles riches de sens

Service de police de L'Assomption / Saint-Sulpice

Alain Benoit et Maxime Larocque

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Près de 10 ans après avoir fait un stage d'un jour, Maxime Larocque a été embauché comme policier au Service de police de L'Assomption / Saint-Sulpice il y a un peu plus d'un an, où il a retrouvé Alain Benoit.

Il n’aura fallu que quelques heures au policier Alain Benoit pour semer une graine de rêve dans l’esprit du jeune Maxime Larocque. Il avait alors 16 ans. Reçu à l’époque comme stagiaire d’un jour au poste de police de L’Assomption, l’étudiant de secondaire 5 ne se doutait pas à ce moment que son mentor deviendrait collègue tout près d’une décennie plus tard.

Il y a une quinzaine d’années déjà que l’agent sociocommunautaire Alain Benoit consacre annuellement du temps aux finissants du secondaire afin de les guider dans leur choix de carrière. Devenir policier; pourquoi pas ? Encore faut-il démystifier cette emblématique profession dont ont un jour rêvé grand nombre d’enfants.

C’est ainsi qu’une dizaine d’étudiants se retrouve au poste chaque année. Visite des lieux, mises en situation réalistes; tout est mis en place, de façon ludique bien sûr, afin que les jeunes puissent confirmer ou non leur intérêt à devenir agent de la paix.

« Quand j’étais jeune et que j’ai voulu être policier, je n’avais pas de modèle. Je ne connaissais personne dans mon entourage, dans mes proches et quand je suis devenu policier, je me suis dit que c’est ça que j’aurais aimé avoir; cette possibilité au secondaire de faire une journée. Parce que la journée ne sert pas juste à dire « Viens chez nous ! », ça sert à confirmer ton choix », exprime l’agent Alain Benoit.

Cette chance qu’il n’a pas eue, il a décidé de l’inventer. Or, s’il en existe certainement un, il est bien difficile pour l’agent Benoit de mesurer l’impact de son initiative dans le temps. Le plus souvent, il n’a pas de nouvelles des jeunes qui ont participé à son activité au poste de police. Ont-ils opté pour une carrière dans les forces de l’ordre ou pas du tout ? La réponse relève presque toujours du mystère. « Là, j’ai un exemple concret de l’impact que ça donne », se réjouit l’agent Benoit en désignant avec fierté l’agent Larocque assis en face de lui.

Suivre les traces du maître

Il y a maintenant un an et demi que Maxime a rejoint le Service de police de L’Assomption / Saint-Sulpice. Le choix s’est fait naturellement. Le Mascouchois connaissait le secteur pour y avoir étudié à l’adolescence, mais surtout il avait vécu une expérience positive au sein de ce poste. Il pourrait s’y épanouir professionnellement, était-il convaincu.

« Je n’avais pas vu Alain depuis le secondaire, ça faisait presque 10 ans et ça m’a vraiment surpris de le revoir parce que je me souvenais de lui, raconte l’agent Maxime Larocque au sujet de ses retrouvailles avec Alain Benoit.  C’est assez drôle de travailler avec la personne qui nous a rencontrés quand on était jeune. »

Oui, Maxime se souvenait très bien d’Alain. Sa rencontre avec lui n’avait pas été anodine. Parce que, contrairement à d’autres jeunes, le choix de carrière de Maxime Larocque n’avait rien d’une affaire classée lorsqu’il était en cinquième secondaire. Il en savait bien peu à l’époque sur le métier de policier.

Néanmoins, lorsque Alain Benoit et Sophie Légaré sont allés présenter leur programme de stage d’un jour au Collège de l’Assomption, Alain a piqué la curiosité du jeune Maxime, qui s’est inscrit à cette journée spéciale. On pourrait raconter que ce fut dès lors le coup de foudre, mais ce n’est pas ce qui s’est réellement passé.

« Ce que j’aime, c’est d’aider les citoyens, d’être là pour eux et d’intervenir sur un appel important. » - Maxime Larocque, patrouilleur

Maxime Larocque

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Suivre son instinct 

« Je savais que j’avais aimé ça et que ça avait piqué ma curiosité, mais j’ai décidé de suivre ce que mes parents m’ont dit… Je suis allé en sciences nature parce que ça ouvre toutes les portes. Après, j’ai décidé d’aller à l’université pour être ingénieur comme mon père », explique Maxime Larocque, revêtant pourtant aujourd’hui l’uniforme de patrouilleur.

Rapidement, il a senti qu’il n’était pas à sa place en ingénierie. Le souvenir de sa journée au poste de police de L’Assomption lui revenait souvent en tête. C’est ainsi qu’au bout d’une année d’université, il a décidé de faire le grand saut et de s’inscrire en techniques policières, comme son instinct lui suggérait.

Tout comme Alain Benoit, Maxime Larocque n’avait aucun policier dans son entourage. Cette seule rencontre avec l’agent sociocommunautaire à L’Assomption avait toutefois fait résonner quelque chose en lui.

L’envie d’aider

« Avec le stage qu’on a eu, ce que j’ai trouvé le fun c’est que ça nous mettait vraiment dans le bain. Ça nous donnait un exemple de ce que c’est d’être un policier, comment interagir avec les gens, les façons de faire, se rappelle le jeune patrouilleur. Moi, ce que j’aime, c’est d’aider les citoyens, d’être là pour eux et d’intervenir sur un appel important. C’est vraiment ce que nous a montré le stage et c’est pour ça que j’ai aimé. »

Et de fait, en suivant sa voix intérieure, Maxime Larocque a trouvé sa voie professionnelle. Il se sent bien et à sa place dans son auto-patrouille. Chaque jour, il répond à des appels et vient en aide aux Assomptionnistes et aux Sulpiciens en difficulté. « Les appels les plus fréquents, ce sont les appels de détresse humaine. Les gens qui ont besoin d’aide au niveau psychologique ou qui ont des pensées noires », nous apprend-il. Plus que jamais, en accomplissant son travail, l’agent Larocque se sent utile. « Nous autres aussi on trouve qu’il est à sa place ! Je le confirme ! », rétorque Alain Benoit avec admiration pour l’homme talentueux et professionnel qu’est devenu celui qui fut un jour son élève.

Laisser sa marque

Quant à la suite, Maxime Larocque compte pour le moment continuer de faire ses armes dans la police comme patrouilleur à L’Assomption. Bien sûr, il entend garder l’œil ouvert sur les opportunités et il ne cache pas son ambition à être un jour promu sergent d’équipe.

L’élève pourrait-il suivre les traces du maître ? Ce sera à suivre. Néanmoins, Alain Benoit soulève des similitudes entre l’agent Larocque et lui.

« Un peu comme Maxime disait; il voulait être policier pour aider. J’avais cette vision-là aussi quand j’étais jeune. Ce n’était pas que d’arrêter les voleurs, c’était d’aider les personnes. Parce que souvent quand on est jeune, on est un superhéros, on veut sauver le monde en arrêtant les voleurs, mais moi je voyais déjà au-delà de ça, qu’il y avait une aide qui était possible de mon côté. J’ai fait mes années de patrouille, mais quand l’opportunité s’est présentée, j’ai sauté dessus. Et je ne regrette pas 20 ans plus tard. C’est vraiment un défi au quotidien », explique Alain Benoit quant à son rôle d’agent sociocommunautaire.

S’il est trop tôt pour s’avancer sur son avenir professionnel, une chose est certaine, c’est que l’expertise d’Alain manquera à Maxime. « On est triste qu’Alain nous quitte bientôt. Il est vraiment très utile », assure le jeune policier qui ne manque aucune occasion de consulter son collègue lorsque leurs champs d’intervention se croisent. En effet, Alain Benoit tirera sa révérence le 30 janvier prochain, pour une retraite bien méritée.

L'agent Benoit s’ennuiera assurément de la petite famille qu’il formait avec l’équipe du poste de L’Assomption, mais il pourra sans aucun doute adoucir son départ de la pensée d’avoir laissé sa marque pour les générations futures, à travers Maxime certes, mais aussi à travers chaque élève qu’il aura inspiré par sa générosité sans borne.

« J’ai un exemple concret de l’impact que ça donne. » - Alain Benoit, agent sociocommunautaire

Maxime Larocque et Alain Benoit

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Policier d’un jour

D’ici la fin du mois de novembre, Alain Benoit accueillera sa toute dernière cohorte de stagiaires d’un jour. À cette occasion, quatre à six élèves de secondaire 5 se mettront dans la peau d’un agent de la paix, le temps d’une journée. Au cours de cette activité, les jeunes se verront proposer une mise en situation qui les suivra tout au long de leur passage au poste de police de L’Assomption; de la salle de fouille aux cellules, en passant par le bloc cellulaire et le bureau des enquêteurs. « Je les mets vraiment dans l’action », insiste Alain Benoit.

« Par exemple, je leur dis : va les aborder [les gens dans la voiture] parce qu’ils viennent de passer sur l’arrêt obligatoire. Sans aucune autre instruction, pas de formation. Tu fais ce que tu veux ! Parce que je mesure plus l’attitude-aptitude au métier. Évidemment, ils ont le droit à toutes les erreurs », poursuit l’agent d’expérience. Au fil de la journée, Alain Benoit propose ses commentaires et ses conseils aux jeunes afin de leur permettre d’évoluer et, qui sait, de leur ouvrir les portes de leur futur.

« Je suggère à tout le monde de faire le stage. Parce que les policiers, on ne les voit pas souvent agir sur de vraies interventions. Comme moi, avant d’être policier, je n’avais jamais appelé la police de ma vie et je ne savais pas ce qu’ils faisaient. Avec ce stage, on voit vraiment l’autre côté de la médaille de ce qu’ils font dans leur vie de tous les jours, comment ils interagissent », lance finalement Maxime Larocque à l’intention des jeunes finissants.

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