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27 novembre 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

La demande auprès de Fin à la faim ne dérougit pas

Panier de Noël

fin à la faim

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Portant le chandail rouge, au centre, France Lemoyne, directrice par intérim, en compagnie de quelques bénévoles.

« On pense aller à un maximum de 400 paniers de Noël cette année, mais on est encore en train d’inscrire les familles » indique à l’Hebdo Rive Nord Colette Doré Thibault, directrice générale de l’organisme Fin à la faim. Selon elle, la demande pour l’aide alimentaire est très forte actuellement. Alors que la campagne majeure de l’organisme vient de prendre fin, la directrice souligne l’importance de la levée de fonds qui permettra entre autres de remplir de généreux paniers de Noël pour les familles dans le besoin au cours des prochaines semaines.

« On reçoit de la nourriture gratuite, oui, mais on doit aussi acheter beaucoup. Les paniers de Noël nous coûtent plusieurs dizaines de milliers de dollars », révèle la fondatrice de Fin à la faim. En fait, malgré les nombreux dons des commerces de la région, chaque semaine, l’organisme doit acheter des denrées pour combler les besoins en nourriture de ses bénéficiaires. « On doit acheter de la viande, des pains tranchés frais, des fruits et légumes pour compléter les paniers », nomme-t-elle, à titre d’exemple.

800 familles par année

Tous les jeudis, une moyenne de 207 familles se présente au chalet Médéric-Lebeau, à Charlemagne pour recevoir son panier. Au bout de l’année, ce sont près de 800 familles différentes qui bénéficient de l’aide de Fin à la faim. Si certains ont des besoins ponctuels quelques fois dans l’année, pour d’autres, les dépannages alimentaires sont primordiaux d’une semaine à l’autre. « Il y a des gens qui nous disent qu’ils ne seraient jamais capables de nourrir les leurs s’ils n’avaient pas ce complément », avoue tristement Colette Doré Thibault.

Accueillir avec humanité

À défaut de pouvoir offrir une solution permanente au problème, la directrice se nourrit de « l’espérance que l’aide qu’on leur apporte avec le plus d’humanité, le plus de dignité possible, va faire une différence dans la vie de ces familles ».

Une visite sur les lieux, le jour de la distribution, suffit en effet à comprendre l’ampleur des besoins, mais aussi à ressentir toute la bienveillance qui se dégage des bénévoles impliqués dans la mission. Une quantité impressionnante de denrées s’empilent un peu partout dans les locaux de l’édifice. Une armée de petites abeilles s’affaire à calculer les portions.

Les bénéficiaires arriveront dès midi. On les accueillera, comme toujours, dans la joie et la compassion. Les paniers seront préparés un à un en fonction du nombre de bouches à nourrir et des préférences alimentaires de chacun, mentionne à l’Hebdo Rive Nord la directrice par intérim, France Lemoyne, sur place pour coordonner l’opération.

« Il y a des gens qui, parce qu’ils ont faim, ils se démènent. » - Colette Doré Thibaut, directrice générale, Fin à la faim

Fin à la faim

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Les jeudis, le chalet Médéric-Lebeau fourmille de bénévoles soucieux de venir en aide aux plus démunis de la communauté.

Le défi de l’accès aux surplus

Y aura-t-il suffisamment d’œufs cette semaine ? Et de jus ? Tout est compté afin que chaque famille puisse avoir ce qu’il faut pour traverser la semaine le ventre rempli. Malheureusement, certains aliments se font moins abondants que d’autres. « On doit couper les douzaines d’œufs, sinon nous n’en avons pas assez pour tout le monde », précise une bénévole.

Effectivement, l’organisme a de plus en plus de mal à mettre la main sur les surplus des épiceries et autres commerces d’alimentation. « La quantité de nourriture a baissé parce que les commerçants traitent mieux leurs pertes », reconnaît Mme Doré Thibault. La montée en popularité des plateformes de vente à prix réduit des aliments légèrement défraichis ou près de leur date de péremption se fait ressentir chez Fin à la faim.

La directrice générale se réjouit néanmoins de la forte adhésion de la communauté d’affaires à la mission de l’organisme ainsi que du dévouement des bénévoles, dont plusieurs se font vieillissants. C’est grâce à eux que Fin à la faim réussit à mettre un baume sur la pauvreté de si nombreuses familles lanaudoises, tout au long de l’année, dont plusieurs vivent des situations d’une extrême tristesse, de constater Colette Doré Thibault. « Il y a des séparations, beaucoup d’histoires de violence conjugale, des mamans monoparentales qui ne peuvent pas beaucoup travailler, de nouveaux arrivants qui ont de la difficulté à se loger à un coût décent, qui doivent attendre qu’on reconnaisse leurs acquis pour travailler. Certains n’ont pas de voitures et ils marchent des kilomètres pour venir chercher leur panier. Il y a des gens qui, parce qu’ils ont faim, ils se démènent. On se doit de les aider. »

 

L’an dernier, Fin à la faim a remis 360 paniers de Noël, en plus de distribuer 61 bons alimentaires d’urgence dans les jours subséquents. Ce bilan pourrait être dépassé cette année.

Fin à la faim

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Un panier typique hebdomadaire pour une personne seule.

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