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27 novembre 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Le ministre Lacombe en visite à Jean-Baptiste-Meilleur

Jeunesse et culture

Olivier Dugré et Mathieu Lacombe

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Olivier Dugré et le ministre Mathieu Lacombe.

Pour Olivier Dugré, un élève de deuxième secondaire à l’école Jean-Baptiste-Meilleur, à Repentigny, il est désolant de constater que les jeunes de son âge s’intéressent peu à la culture québécoise. Il fut sidéré de voir, l’an dernier, l’indifférence de nombreux élèves lors de l’hommage à Karl Tremblay. « Les jeunes ne connaissent pas leur culture, pas même les Cowboys fringants », a-t-il déploré dans une lettre écrite au ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe.

Il n’en fallait pas plus pour que le ministre décide d’aller à la rencontre d’Olivier et de ses compagnons de classe. C’est donc finalement le 22 novembre dernier que Mathieu Lacombe s’est rendu à l’école secondaire Jean-Baptiste-Meilleur afin de jaser culture avec les élèves de première et deuxième secondaire.

L’échange était au cœur de cette rencontre d’environ une heure. Après une brève introduction durant laquelle le ministre s’est présenté et a expliqué la nature de son rôle de député et ministre, les élèves ont écouté la chanson « Les étoiles filantes », des Cowboys fringants. Ils ont par la suite été invités à émettre leurs hypothèses sur les caractéristiques qui permettent d’identifier cette chanson comme une œuvre québécoise.

« Le langage. Les instruments de musique [qui rappellent le répertoire traditionnel]. Les références aux lieux, au froid, à [l’émission] Passe-Partout », ont lancé les jeunes. Au terme de cette réflexion ludique, un long moment était réservé aux questions des jeunes. Tour à tour, ils avaient la chance de poser leurs questions au ministre en lien avec la culture.

Les jeunes préfèrent la culture française

Ce moment a donné lieu à des échanges intéressants, notamment en ce qui a trait à l’abondance des contenus français et américains consommés par les jeunes sur les plateformes de diffusion en ligne et les médias sociaux.  

Rencontré sur place, le ministre Lacombe s’est dit préoccupé d’entendre un nombre croissant de jeunes affirmer « qu’ils préfèrent la culture française, par exemple, à la culture québécoise ».

« Raccrocher nos jeunes à la culture québécoise c’est une de nos priorités. Et, en tant que ministre de la Culture, c’est ma grande priorité », a-t-il assuré, en entrevue avec l’Hebdo Rive Nord. Selon lui, le temps presse. Des stratégies doivent être mises en place afin que les jeunes soient davantage exposés à la culture québécoise. Cette perte d’intérêt est d’autant plus inquiétante, considérant que les jeunes représentent l’avenir et la relève en culture. « Si on échappe une génération qui grandit en étant déconnecté de la culture québécoise, qui ne regarde pas la télé québécoise, qui n’écoute pas les films québécois et qui n’écoute pas la musique québécoise; on va avoir un problème. La journée où la jeunesse d’aujourd’hui va avoir des enfants et qu’elle ne leur transmettra pas notre culture, on va avoir un bris générationnel qui va être difficilement surmontable. »

Mathieu Lacombe

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Raviver l’intérêt

La lettre d’Olivier Dugré et ses préoccupations ont confirmé l’importance, pour le ministre Lacombe, d’aller à la rencontre des jeunes, de les impliquer dans la discussion et de tâcher de mieux comprendre leur réalité.

Sa visite à Repentigny lui a permis de constater que les jeunes connaissent beaucoup d’éléments de la culture québécoise, mais que le défi est réel pour ramener ces jeunes à choisir et apprécier notre culture. En ce sens, il fonde beaucoup d’espoir sur le projet de loi sur la « découvrabilité » de la culture québécoise sur lequel il travaille présentement. « La découvrabilité, c’est de s’assurer que nos contenus soient facilement découvrables par les internautes; qu’ils ne soient pas cachés dans un coin de la plateforme où personne ne va jamais. Parce qu’on ne peut pas choisir quelque chose qui ne nous est pas proposé. Et on ne peut pas aimer quelque chose qu’on ne connaît pas », souligne-t-il.

Les études de faisabilité visant le déploiement d’un passeport culturel pour les jeunes vont bon train, nous apprend également Mathieu Lacombe. Grâce à cet outil numérique, les jeunes pourront se procurer « un livre québécois à la librairie, des billets pour une pièce de théâtre québécoise. Ils auront un montant sur leur passeport à dépenser à leur guise pour découvrir la culture québécoise ».

« Les jeunes ne connaissent pas leur culture, pas même les Cowboys fringants. » - Olivier Dugré, élève de 2e secondaire  

L’importance de sensibiliser

« Je suis fier que ça se soit rendu [mon message] et en même temps, je pense que ça va faire du bien à certaines personnes qui vont peut-être se rendre compte qu’elles n’étaient pas assez informées sur le sujet », affirme Olivier Dugré quant à la visite du ministre à son école. Ce dernier est catégorique : « Je trouve que c’est important d’être au courant de la culture, des éléments culturels, du pays, de la nation, dans laquelle on vit ».

Dans la lettre qu’il faisait parvenir à Mathieu Lacombe l’an dernier, Olivier lui demandait notamment d’organiser des activités qui feraient en sorte de sensibiliser les jeunes à la culture. Cette rencontre avec les élèves en est un bon exemple.

 

 

De l’argent pour la culture, mais encore…

Questionné au sujet de la mise à jour économique et des préoccupations du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) quant au financement des arts vivants et visuels, le ministre Lacombe a affirmé avoir « bien entendu leurs revendications ». « Le ton des discussions est positif. Même si on a des désaccords sur les montants, je pense qu’on est d’accord pour travailler ensemble. » Le ministre affirme d’ailleurs être ouvert à prioriser le financement à la mission, comme le réclame le CALQ.

Néanmoins, il ajoute que l’enjeu n’est pas essentiellement financier. « Le budget de la culture n’a jamais été aussi élevé au Québec. Nous en sommes à 1,9 G$ en dépenses consolidées. De l’argent, on en met sur la table, mais est-ce que l’argent c’est toujours la solution à tout ? » Mathieu Lacombe ne le croit pas. « Il faut aussi revoir la façon dont on travaille, la façon dont on produit, la façon dont on rejoint les jeunes », a-t-il énuméré.

« Depuis notre élection en 2018, le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec a augmenté de 35 %. […] Mais je comprends que le milieu nous dit que ce n’est pas suffisant.  On va regarder comment on peut les soutenir davantage ou différemment », précise-t-il également. Avec un paysage culturel foisonnant au Québec, Mathieu Lacombe est persuadée qu’une partie de la réponse se trouve dans la façon de s’adapter aux changements, notamment à l’essor du numérique.

 

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