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Retour29 novembre 2024
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
Dans la rue pour mettre fin à la violence entre partenaires intimes
Sensibilisation
©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau
Marie-Claude Drouin, personne-ressource en violence conjugale et familiale au Service de police de L’Assomption / Saint-Sulpice, et Sarah, intervenante en formation chez Regard en Elle.
Le 27 novembre dernier se déroulait l’opération nationale concertée en matière de prévention de la violence entre partenaires intimes dans le cadre des 12 jours d’action contre la violence faite aux femmes et aux filles. À L’Assomption, Saint-Sulpice, Repentigny et partout au Québec, les services de police et les organismes d’aide sont sortis dans les rues afin de sensibiliser la population à ce fléau et communiquer de l’information quant aux ressources disponibles pour se sortir d’une situation de violence.
Rencontrée à l’intersection de la route 343 et la rue Adhémar-Raynault, à L’Assomption, l’agente Marie-Claude Drouin, personne-ressource en violence conjugale et familiale au Service de police de L’Assomption / Saint-Sulpice, acquiesce lorsque l’Hebdo Rive Nord la questionne à savoir si la violence conjugale est un enjeu d’une grande ampleur dans le secteur. « Il y a beaucoup de dossiers, je ne manque pas de travail » se désole-t-elle; d’où l’importance de redoubler d’efforts pour la sensibilisation. En ce sens, la policière explique qu’un des objectifs de l’opération est « d’apporter une vision sur la violence conjugale et d’essayer de rejoindre le plus de gens possible ».
©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau
Respecter le rythme des victimes
Pour ce faire, les policiers ainsi que des intervenants des organismes Regard en Elle et Rebâtir ont orchestré un point de blocage routier pour remettre des dépliants informatifs aux automobilistes de passage dans le secteur. « On dit aux gens : si vous connaissez quelqu’un qui vit de la violence, vous pouvez leur remettre au moment opportun », explique l’agente Drouin, soulignant l’importance de ne pas cibler directement les personnes rencontrées.
« Souvent les femmes sont au courant [qu’elles vivent de la violence], mais c’est de faire le « move » qui est plus difficile et plus confrontant. L’entourage essaie d’aider et de sensibiliser la personne, mais parfois ce n’est pas fait de la bonne façon », poursuit Sarah, jeune intervenante en formation chez Regard en Elle. En ayant la documentation en main, elles savent vers où se tourner lorsqu’elles sont prêtes à se sortir du cycle de la violence dans lequel elles se trouvent, constate-t-elle.
En effet, l’une des clés de l’intervention en matière de violence conjugale est de respecter le rythme des victimes, remarque Marie-Claude Drouin. « Si elle ne se sent pas prête à porter plainte, on doit respecter le rythme de la personne. » En ce sens, le Service de police de L’Assomption / Saint-Sulpice travaille en collaboration avec les organismes locaux vers lesquels il dirige les victimes. Ceux-ci peuvent accompagner les femmes dans leur cheminement vers la dénonciation.
©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau
Pour ne plus craindre la dénonciation
Par ailleurs, l’opération se veut aussi une manière de démontrer à la population que la police est sensible à la problématique de la violence entre partenaires intimes, « pour que les femmes n’aient plus cette espèce de blocage à porter plainte par rapport aux policiers », mentionne l’agente Drouin.
Celle-ci précise que les policiers reçoivent de plus en plus de formations pour mieux intervenir dans ce type de dossier. « On apprend comment rencontrer ces gens-là, à prendre le temps avec eux, à les écouter, à les croire. […] On essaie d’associer la bonne personne à la victime pour établir une relation de confiance », assure-t-elle.
Enfin, l’agente-ressource en matière de violence conjugale rappelle que la violence, « ce n’est pas nécessairement des coups portés; il y a plusieurs types de violence ». Elle nomme entre autres la violence psychologique, économique et sexuelle. Les documents remis aux automobilistes dans le cadre de l’opération présentent le cycle de la violence afin d’aider les femmes à reconnaître qu’elles vivent une situation abusive. Dans le doute, l’agente Drouin recommande aux femmes de visiter le site web de SOS Violence conjugale, où des tests sont mis à la disposition des gens pour les aider à discerner si ce qu’elles vivent constitue de la violence.
Une opération majeure
L’opération nationale concertée en matière de prévention de la violence entre partenaires intimes est l’initiative de la Sûreté du Québec. À l’échelle de la province, ce sont quelque 200 opérations qui ont eu lieu au même moment dans l’objectif d’envoyer un message fort de mobilisation des acteurs contre ce type violence. Dans la MRC de L’Assomption, d’autres points de blocage routier ont eu lieu à Saint-Sulpice, au coin des rues Forest et Landreville et du boulevard des Sulpiciens, de même qu’à Repentigny, à l’angle des boulevards Iberville et Industriel.
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