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Retour03 février 2025
Davide Buscemi - dbuscemi@medialo.ca
Gabriel Dufresne revient sur sa performance
Questions/Réponses
©Photo Médialo - Suzy Aubin - Hebdo Rive Nord
Gabriel Dufresne à Val Saint-Côme.
Le Lanaudois Gabriel Dufresne a concouru en simple et en duel à Val Saint-Côme (31 janvier et 1er février) lors de la Coupe du monde de ski acrobatique, mais n’a pas franchi les qualifications vers le top 16 (18e et 22e). M. Dufresne a pris le temps de répondre à L’Action, entre deux trépidations du véhicule qui l’emmenait vers l’aéroport.
De son côté, le Laurentien, Mikaël Kingsbury, a été doublement couronné.
En duel, vous avez buté contre l’Américain Nick Page, futur troisième. Avez-vous commis des erreurs ?
Nick Page, c’est plusieurs podiums, ce n’est pas pour rien. J’ai essayé de donner le maximum. Il a fait une très belle descente pareillement. Il a été le meilleur, samedi, malgré le pointage serré. Ça a été l’un des beaux duels de la ronde de 32. Le plus rapide même !
Avec ces résultats, j’ai dû perdre quelques places au classement international du ski acrobatique. Je dois être 20e sur une soixantaine de skieurs.
Comment vous sentiez-vous avant la compétition eu égard aux deux éditions précédentes ?
Avec le recul, 2023 et 2024 ont été des saisons difficiles. En 2022, j’ai atteint le top 10. La compétition devenant plus féroce, on ajuste le tir au niveau de la préparation. Comme l’été dernier. Du reste, les sensations sur les skis sont bien meilleures qu’en 2023 et 2024 à Val Saint-Côme. C’est le point positif de cette saison.
Cela dit, 2023 est l’année de ma meilleure performance en Coupe du monde (5e) !
Comment appréhende-t-on le simple et le duel ?
En duel, les juges font un comparatif avec l’adversaire. En simple, ce sont peut-être des critères objectifs mais il y a les préférences des juges qui peuvent donner plus de points à des skieurs qu’à d'autres.
La descente en simple, c’est contre les 60 gars de la qualification ; la descente en duel, ça prend une plus belle descente que le skieur d’à côté. En plus de la technique, dans le duel, il faut arriver premier : ça représente 20 % de la note.
Comment a été votre entraînement ?
Pour mes entraînements, j'ai fait quelques changements. Cet été, j’ai aussi changé ma perspective de voir les choses. Je pense avoir progressé.
L’entraînement s’est bien déroulé. Les sensations sont au rendez-vous. Bien plus que l’an passé. Malheureusement, comme disait mon grand-père, vaut mieux être chanceux qu’être bon parfois.
Je me débrouille bien côté technique mais un petit coup de chance, je ne dirais pas non. Faute de chance, je vais m’arranger pour obtenir les meilleurs résultats possibles avec les outils que j'ai.
Vous entraînez-vous uniquement au Québec ?
Au mois d’août, on y peut faire un peu d'entraînement sur la rampe d’eau pour peaufiner les sauts mais on est un sport d'hiver. Donc, on doit aller trouver de la neige ailleurs. On s’efforce aussi d'être sur la neige en juin-juillet-septembre-octobre.
En début d’été, on va dans les Alpes françaises. En 2024, c’était à Val-d'Isère (la Savoie). En septembre, le Chili.
Comment vous projetez-vous dans l’avenir ?
En 2026, il y aura les Jeux olympiques en Italie. Présentement, je me concentre sur la course à Deer Valley dans l’Utah (États-Unis) du 6 au 8 février. Je vois à court terme.
Enfin, le ski acrobatique est une pratique plus usante physiquement. Je rajoute l'aspect monétaire : si tu ne fais pas partie de l'élite mondiale, à 30 ans, il faut aller dans la vraie vie. Travailler. Ce n’est pas le type de sport où tu te prépares une retraite.
Je suis pas mal certain que le 20ᵉ au monde en ski alpin ne rencontre pas trop de problèmes financiers. Il y a plus d’opportunités, plus d’argent que dans le ski acrobatique.
Les sponsors m’aident au niveau de l’équipement mais ça ne paye pas un billet d’avion…
Votre agenda doit être bien rempli?
L'hiver, on enchaîne les compétitions. Là, je me rends dans l’Utah à Deer Valley. Ça sera le même format qu’à Val Saint-Côme : un simple, un duel. La piste est similaire : assez longue et abrupte.
Reviendrez-vous pour skier ?
Au Québec, non mais le championnat canadien se tiendra à Whistler (Colombie-Britannique) en fin de saison.
Après l'hiver, on tombe dans la saison morte. On fait des camps d'entraînement, on revient à la maison, on repart. À la maison, on suit un programme physique, de la rampe d’eau, Les camps sur neige, c'est en alternance avec des phases de repos.
La rampe d’eau est importante pour pratiquer nos sauts, nos manœuvres inversées. On atterrit dans une piscine. Par ailleurs, on fait beaucoup de trampoline, d'entraînement au gym afin d’absorber tous les impacts.
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