11 février 2025

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Partager sur les réseaux sociaux

©Photo gracieuseté

D’ores et déjà, il faut savoir qu’en 2023, le CSSDA faisait du bien-être de son personnel et de tous ses élèves l’orientation numéro 1 de son Plan d’engagement vers la réussite (PEVR). « C’est tellement important d’être bien, affirme d’emblée Mme Payette. Pour que l’élève soit disposé à apprendre, et apprendre, c’est aussi faire des erreurs, c’est aussi manquer son coup et comprendre que c’est pour se réajuster, il faut qu’il se sente bien dans son milieu, pour se donner cette chance, pour avoir cette disposition-là. »

Le trouble anxieux en progression

Or, l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2022-2023 démontrait une progression inquiétante dans la proportion de jeunes présentant un trouble mental tel que la dépression, le trouble anxieux ou un trouble du comportement alimentaire. La proportion de jeunes ayant reçu un diagnostic est en constante hausse depuis 2010. À titre d’exemple, pour le trouble anxieux seulement, le taux de diagnostic chez les jeunes du secondaire est passé de 9% en 2010 à 20% en 2022.

En contrepartie, la proportion de jeunes qui bénéficient d’un soutien social élevé a diminué entre 2016 et 2022, tout comme la proportion de jeunes affichant un niveau élevé d’estime de soi. Cette dernière donnée étant passée de 20 % en 2010 à 12 % seulement en 2022.

Des actions pour agir en amont

Pour déjouer les statistiques, le CSSDA mise donc sur le travail en amont, en intervenant dès le plus jeune âge et, surtout, en incluant le parent dans la boucle. « Avant d’être dans le curatif, on travaille beaucoup en prévention, donc à favoriser une santé mentale positive », précise Mylène Payette.

Pour ce faire, le CSSDA collabore avec une équipe de santé mentale positive à la Santé publique. Celle-ci permet entre autres de faire le pont entre les écoles et certains programmes intéressants comme HORS-PISTE, un programme développé par le Centre RBC d’expertise universitaire en santé mentale de l’Université de Sherbrooke, visant la prévention des troubles anxieux et autres troubles d’adaptation, du préscolaire au post-secondaire. Vingt-quatre écoles primaires et six écoles secondaires du CSSDA y ont adhéré.

« HORS-PISTE amène les élèves à vivre des situations où on peut se questionner sur : qu’est-ce que je ferais à ce moment-là ? Quelles sont les bonnes pratiques ? Comment je peux gérer, de façon autonome, un conflit avec un ami ? Ils ont des séquences pour y arriver », mentionne Mylène Payette.

©Photo gracieuseté - CSSDA

Mylène Payette, directrice adjointe aux services éducatifs.

Construire son coffre à outils

Ces réflexions menées avec Léo et Charlie, les personnages au cœur du programme, permettent notamment aux jeunes de développer de bonnes habiletés socio-émotionnelles, de mieux se connaître, de s’estimer, de composer avec leurs émotions et leur stress, d’apprendre à demander de l’aide et d’adopter des habitudes de vie contribuant au bien-être. « C’est tout ça qui va diminuer l’anxiété. Ce qu’on veut, c’est nourrir les jeunes pour qu’ils puissent construire leur boîte à outils pour faire face aux aléas de la vie », poursuit la directrice adjointe.

Des communications relayées aux parents à la suite des animations, de même que des conférences entourant les différentes thématiques, visent ensuite à alimenter les discussions à la maison et à poursuivre la réflexion permettant aux élèves d’identifier les solutions qui leur sont propres, en fonction de leurs besoins.

La réussite; plus qu’une note au bulletin

Pour Mylène Payette, il va sans dire que des initiatives comme celle-ci dans les écoles contribuent à favoriser la réussite éducative sur le plan large. « La réussite éducative d’un enfant, c’est l’adulte de demain. Dans la réussite éducative, il y a la réussite scolaire, mais il y a aussi la réussite de l’humain, qui vit en société avec les autres. » Au-delà des résultats académiques, estime Mylène Payette, il y a, à la base de tout, le savoir-être. « Si on n’est pas bien dans notre milieu, on n’est pas disposé à apprendre. » C’est pourquoi, à travers HORS-PISTE et d’autres initiatives, on accompagne aussi les intervenants du milieu scolaire à enseigner les comportements attendus afin de créer à un climat de classe sécurisant et favorable aux apprentissages. 

D’autres initiatives gagnantes pour la réussite

Outre les programmes comme celui proposé avec HORS-PISTE, plusieurs actions sont mises en place dans les écoles du territoire afin de favoriser le bien-être et la réussite des jeunes. Entre autres, notons différents ateliers maison sur l’importance de l’activité physique et des saines habitudes de vie, des conférences-midi offertes en collaboration avec les organismes communautaires locaux, les « camp-fiance » adressés aux élèves de la 6e année du primaire vivant des difficultés relationnelles, les activités de transition impliquant le parent pour une transition réussie, que ce soit du milieu de garde au préscolaire, du primaire au secondaire ou encore du secondaire au collégial. Soulignons également le programme « Jeunes leaders » qui permet aux jeunes de développer leurs compétences en animant des activités dans leur cour d’école, inculquant ainsi aux plus jeunes les bonnes pratiques sur la manière de s’occuper adéquatement dans la cour d’école et sécurisant ainsi le climat scolaire.