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05 mars 2025

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Thaly Girard a la course dans le sang

Motocross

Thaly Girard

©Photo gracieuseté - Sindy Lavoie

À 13 ans, Thaly Girard se démarque par sa combativité sur la piste.

Fille d’un mordu de motocross, Thaly Girard a eu la chance d’être initiée très jeune à ce sport extrême. En fait, avant même de monter sa première moto, la jeune fille de L’Épiphanie n’avait d’yeux que pour la piste; elle se voyait déjà parmi les grands. À 3 ans, elle déclarait qu’elle serait la prochaine Ève Brodeur, aujourd’hui championne canadienne 11 fois plutôt qu’une. Dix ans plus tard, Thaly n’a pas perdu de vue cet objectif. Elle coursait d’ailleurs pour la première fois aux côtés des femmes professionnelles l’été dernier, avec nulle autre que son idole; faisant d’elle une athlète à surveiller.

À seulement 12 ans, elle intégrait donc le circuit professionnel canadien féminin, où elle devrait se battre contre des femmes de tous les âges, pour la plupart beaucoup plus expérimentées qu’elle. N’en reste pas moins que la grande force de caractère de Thaly lui a permis de tirer son épingle du jeu; la propulsant parmi les 20 meilleures au Canada.

Plus précisément, pour sa première expérience, l’adolescente maintenant âgée de 13 ans s’est classée 10e dans l’Est canadien et 14e au classement général pour l’ensemble du Canada. « Mon seul objectif, c’est d’être championne canadienne au moins une fois […] Depuis très jeune, j’ai toujours eu la même idole. C’est Ève Brodeur et je voudrais être comme elle », confirme Thaly Girard, avec aplomb.

Thaly Girard et Ève Brodeur

©Photo gracieuseté - Sindy Lavoie

Dès qu'elle l'a vu performer pour la première fois, quand elle avait 3 ans, Thaly Girard est tombée sous le charme d'Ève Brodeur, qui cumule aujourd'hui 11 titres de championne canadienne.

Comme les garçons

Malgré son jeune âge, la motocycliste ne se laisse abattre devant aucune difficulté. Elle a confiance en ses capacités et elle se nourrit de chacune de ses expériences pour apprendre et repousser ses limites. D’ailleurs, c’est lorsqu’elle s’élance avec les garçons sur la ligne de départ qu’elle savoure le plus l’adrénaline que lui procure le motocross. « J’aime mieux les courses avec les gars parce que j’apprends plus, il y a plus d’action et ils ne me laissent pas de chance! Et moi non plus je ne leur laisse pas de chance », avise Thaly.

En effet, lorsqu’elle revêt son équipement et qu’elle enfourche sa moto, celle-ci admet que son côté masculin prend le dessus. « Je ne course pas comme une fille. Moi, en courses, j’oublie mes techniques et je fais juste donner du gaz; surtout dans le sable. » L’athlète carbure littéralement aux défis et à la compétition. Sa passion et son énergie sont contagieuses. 

En ce sens, dès ses premières courses, elle a pu faire ses preuves auprès de ses collègues masculins. « Elle a fait sa première course à Franklin, à 8 ans, et on a vu la piqûre embarquer. À la deuxième course, elle s’était déjà améliorée et elle a fini première avec les garçons ! C’est quelque chose qui n’était jamais arrivé », se rappelle Sindy Lavoie, la maman de Thaly.

Thaly Girard

©Photo gracieuseté - Geneviève Laurin

Thaly Girard aime le sentiment de liberté que lui procure le motocross.

« Mon seul objectif, c’est d’être championne canadienne au moins une fois. » - Thaly Girard

Un rêve au bout des doigts

S’ils ont rapidement vu le potentiel de leur fille, Sindy et Billy, les parents de Thaly, ne cessent d’être impressionnés par sa force et son talent. Malgré plusieurs blessures, dont un genou et quelques doigts cassés, au fil de sa jeune carrière, la motocycliste remonte à tous les coups sur son « bike », prête à affronter le sable, la boue et toutes les surprises que peut réserver une piste accidentée d’un tour à l’autre. « On la suit là-dedans, assure Sindy Lavoie. Si son objectif est de devenir championne canadienne, on va tout faire pour qu’elle se rende là. »

Là où tout a commencé

Après tous les efforts déployés par Thaly pour atteindre ses objectifs, il en va de soi également pour Billy Girard, qui se souvient les tout débuts de sa fille : « J’avais un règlement. Si tu ne fais pas de vélo à deux roues, tu ne fais pas de moto. Elle m’a dit : papa tu vas m’enlever mes petites roues, parce que je veux faire de la moto! » Sa première expérience ne s’est toutefois pas passée comme elle se l’imaginait. « Quand j’ai sorti la moto, on faisait le tour du rond-point et au troisième tour, elle a perdu le contrôle et elle est rentrée dans la maison. C’était drôle ! Elle ne s’est pas fait mal, s’empresse de préciser le papa, mais elle pensait qu’on allait la chicaner. »

Cette première mésaventure un brin déstabilisante ne l’a toutefois pas empêché de persévérer. Quelques années plus tard, en 2020, Thaly était devenue beaucoup plus à l’aise sur sa monture. « Cet été-là, elle avait une petite moto et elle en faisait beaucoup [à la piste de Deschambault]. On a des amis qui nous disait : elle va vite ta fille, tu devrais venir aux courses », rapporte Billy Girard. Et on connaît la suite.

Thaly Girard

©Photo gracieuseté - Sindy Lavoie

La jeune athlète a bien su tirer son épingle du jeu lors de la saison 2024.

Un sport exigeant

Thaly Girard trace depuis son chemin vers les plus hauts sommets sans égard aux obstacles qui l’attendent au revers d’une courbe ou sur l’autre versant d’une butte de sable. Rien ne semble pouvoir l’arrêter. Ce qui ne veut pour autant dire que la jeune athlète avance toujours sans difficulté. « Du motocross, c’est de la force, de l’équilibre, du cardio. C’est très très physique », explique la mère de Thaly. Rien ne doit être laissé au hasard; de la quantité d'eau à boire en fonction de la température au bon moment de la boire, en passant par l’alimentation à privilégier, les moments de repos à s’accorder et les heures de pratiques nécessaires pour conserver sa forme de moto et ajuster son motocross à sa pointure.  

« C’est du sport, malgré les gens qui disent : du motocross, tu fais juste tourner la poignée ! » s’exclame la jeune Thaly qui mentionne avoir maintes fois dû argumenter en lien avec sa pratique sportive. « C’est quand même difficile, poursuit-elle. Toutes ces semaines [de pratique l’été], après tu as des courses. Des fois, tu en viens à bout et moi j’en suis venue à bout un moment donné. J’ai dit que c’était assez. » Au-delà de sa grande passion, Thaly avoue avoir ressenti le besoin de consacrer du temps à d’autres activités l’automne dernier. Dans ce contexte, elle a choisi de prendre une pause pour expérimenter le volleyball à son école secondaire; elle qui fait aussi de la danse et de l’improvisation dans ses temps libres.

L’appel des moteurs bruyants et des pistes accidentées n’a cependant pas mis très longtemps à s’éveiller en elle. La voilà donc de nouveau en piste; prête à conquérir les kilomètres qui la séparent encore de son rêve ultime.   

Thaly Girard

©Photo gracieuseté - Sindy Lavoie

L'été dernier, Thaly coursait pour la première fois aux côtés de son idole Ève Brodeur; un moment mémorable, d'autant plus qu'il s'agissait de la dernière course de Brodeur qui a annoncé sa retraite du motocross.

Un parcours impressionnant

  • 4 ans : l’âge de Thaly lors de son premier essai de motocross;
  • 8 ans : première course à Franklin;
  • 10 ans : Thaly obtient le titre de vice-championne au niveau provincial amateur chez les filles 9-16 ans;
  • 12 ans : la jeune athlète rejoint les femmes professionnelles au National Canadian (WMX pro)

 

 

 

Thaly Girard

©Photo gracieuseté - Sindy Lavoie

Pour la prochaine année, Thaly Girard aspire à oser davantage de sauts en compétitions.

Une passion en 4 questions

Pourquoi le motocross ?

« J’aime bien les moteurs, qu’on soit agressif, qu’on puisse sauter et qu’on puisse être libres ! »

Le secret de ton succès ?

« Il faut toujours que tu tiennes ton bike, que tu aies confiance en ton bike, que tu aies confiance en toi et il ne faut jamais que tu lâches le gaz. »

Ta plus grande fierté ? 

« À Deschambault, au National l’année passée. J’étais en fille 9-16 ans. La première course, j’ai fini 5e. La deuxième, j’étais première, mais avec la pression, j’ai tombé parce que j’ai regardé en arrière et ça, c’est une grosse erreur. J’ai fini 3e. À la dernière course, je me suis dit : là c’est assez ! J’ai fait le holeshot et j’ai fini première, avec 10 secondes d’avance sur la deuxième. »

Ton plus grand défi ? 

« Prendre ma place et faire plus de sauts. »

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