Culture
Retour11 mars 2025
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
Voyage au cœur de l’univers de LeBicar
Fleur de soi

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau
Avec Fleur de soi, David Bicari propose une exposition inspirée de son cheminement personnel des dernières années.
Le peintre français Henri Matisse disait : « Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir ». Pour David Bicari, alias LeBicar, ces mots ont résonné jusqu’à devenir la muse de sa plus récente exposition, Fleur de soi. À travers un travail d’introspection bien personnel, l’artiste d’origine repentignoise s’est demandé, à l’inverse, « comment peut-on se disposer à voir la beauté qui nous entoure? » Jusqu’au 11 mai, il transporte le public au cœur de sa réflexion et de son cheminement au Centre d’art Diane-Dufresne.
« Les fleurs, c’est venu de façon intuitive un peu avant la pandémie puis ç’a pris tout son sens durant la pandémie de Covid », évoque l’artiste multidisciplinaire surnommé LeBicar, rencontré au vernissage de l’exposition par l’Hebdo Rive Nord. « J’ai commencé à faire des fleurs en broche que j’allais accrocher dans les clôtures ici et là. […] et c’est devenu un message de résilience finalement », poursuit-il.
Toujours inspiré par cette citation célèbre d’Henri Matisse, l’artiste qu’on reconnaît pour ses œuvres minimalistes et contrastées a répandu les fleurs tant dans la broche que sur le papier. Une vingtaine d’œuvres formant aujourd’hui l’exposition Fleur de soi en sont nées.
L’art au service de l’acceptation de soi
« Fleur de soi c’est vraiment une mise en image du cheminement que j’ai fait dans les dernières années. Je dirais que c’est l’expo la plus personnelle [que j’aie fait] », reconnaît David Bicari. Il explique avoir voulu exploiter des thèmes tels que le conflit sain, la volonté de fixer ses propres limites, l’acceptation de soi et de son corps, les relations équilibrées et le refus de constamment chercher l’approbation de l’autre au sein de ses relations. « Il y a ces différents thèmes-là que j’ai travaillés et que j’ai voulu mettre en images. »
Simplicité confrontante
Si les traits noirs, larges et simples, se découpant du blanc captent indéniablement l’attention, LeBicar dit se plaire à confronter les gens à une simplicité qui peut être déroutante à une époque où ceux-ci sont constamment exposés à une quantité impressionnante d’informations. « Avec les réseaux sociaux, on est tout le temps en train de décrypter quelque chose de complexe, donc de mettre de la simplicité, je trouve que ça désoriente ou ça confronte un peu les gens. Le fait aussi d’assumer une simplicité comme ça, je pense qu’il y a une vocation, pas thérapeutique, mais quelque chose qui fait du bien de se retrouver dans un espace un peu dénudé », estime LeBicar.
Au bout de leur visite, l’artiste espère bien humblement que les visiteurs aient pu se servir de ses œuvres comme levier de réflexion quant à l’importance de se donner le droit d’être soi-même.

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau
À propos de l’artiste
D’aussi loin qu’il se souvienne, David Bicari a toujours dessiné. Ayant passé son adolescence à Repentigny, l’artiste en devenir a d’abord baigné dans l’art à travers l’univers du skate. Entre les dessins pour les planches et l’art extérieur sur les rampes des skateparks, LeBicar a développé, puis peaufiné sa technique; l’épurant graduellement pour en arriver à sa signature actuelle. Entre ses séances de création, David Bicari a également œuvré professionnellement comme intervenant auprès des jeunes ainsi que comme directeur artistique en agence. Au fil de son parcours, l’artiste a toujours veillé à réserver une place importante à l’art dans son quotidien, jusqu’à en faire sa principale occupation il y a cinq ans. Outre le dessin, LeBicar crée également à travers différents médiums tels que la peinture, la sculpture et les installations.
Commentaires