« L'entreprise avait atteint un certain plateau de développement organique », reconnaît d’entrée de jeu le PDG, Pierre-Luc Rompré. Cependant, l’entreprise de L’Assomption spécialisée dans la conception de scènes mobiles hydrauliques couvertes avait encore d’ambitieux objectifs de croissance. En fait, après avoir récemment fait l’acquisition de Scène Éthique, Stageline voyait un potentiel de croissance encore plus grand pour son équipe regroupant près de 300 employés à son siège social et sur la route.  En ce sens, l’entreprise a choisi de miser sur l’expérience d’une ressource aguerrie sur le plan des affaires internationales en nommant Christine Latour.

Un modèle locatif plus accessible

Mais quels buts caresse-t-on exactement chez Stageline ? Les produits de l’entreprise sont, après tout, déjà présents dans une cinquantaine de pays autour du globe. « Il y a, oui, le fait de vendre des unités à l'étranger, mais une fois que la scène part, ce qu'on regarde c'est comment on peut vraiment s'implanter, s'enraciner pour avoir une opération qui va encore plus être présente dans les autres pays », révèle Mme Latour.

Alors que Stageline dispose d’un modèle d’affaires qu’elle juge efficace en ce qui a trait à la location de scènes sur le territoire nord-américain, assurant plus de 1500 événements chaque saison, l’équipe souhaite être éventuellement en mesure de reproduire ce modèle locatif ailleurs dans le monde; ce qui lui permettrait d’élargir considérablement sa clientèle cible à l’international.

Cap sur l’Europe

« On ne se cachera pas que l'Europe est dans la mire, surtout avec la situation [économique actuelle] », poursuit Mme Latour. La Scandinavie, l’Allemagne, mais aussi l’Australie et le Moyen-Orient font partie des marchés visés par Stageline pour leur essor économique et culturel. « Ce qu'on veut; c’est répliquer, c'est augmenter le volume; qu’on ait des produits dans chacun des pays », renchérit Pierre-Luc Rompré.

Pour y parvenir, beaucoup de travail reste à faire. En effet, l’une des grandes forces de Stageline, souligne-t-on, est la paix d’esprit liée à l’utilisation des produits. Pour reproduire son modèle locatif ailleurs, Stageline aura donc le défi de transposer la qualité de service qu’elle est en mesure d’offrir ici, sur d’autres marchés.  On pense bien sûr à la qualité du produit, mais également à la simplicité de son utilisation et de son intégration dans les différentes compagnies, puis à la sécurité que représente l’investissement. En fin de compte, exprime Pierre-Luc Rompré, ces facteurs ont un impact sur les gens : « Pour les artistes qui jouent sur nos produits, qui jouent sur nos scènes, puis pour les gens qui vont voir l'événement; si on est capable de prendre cette [paix d’esprit], puis de l'amener à travers le monde dans plus d'un million d'événements dans les 10 prochaines années… et bien c'est ça la mission que l'on se donne ».

Développer des stratégies numériques

Dans cette mission, Christine Latour aura un important rôle à jouer : « ce sera de développer une fonction de marketing et de développement d'intelligence d'affaires de marché, qui va non seulement soutenir l'atteinte de la vision, mais devenir aussi très intelligente. »

Sous la forme de stratégies numériques innovantes, explique la nouvelle cheffe de direction, on souhaite développer des outils qui réagiront en temps réel afin de mesurer la satisfaction de la clientèle. Cela se traduira par la mesure numérique de toutes sortes d’indicateurs, déterminés par les équipes et nécessaires à la prise de décisions. « Mon objectif, dans quelques années, ce serait d'avoir monté cette Cadillac, disons, d'accompagnement », partage Mme Latour.

Perturbations économiques

Finalement, en dépit de la menace qui plane toujours autour des tarifs douaniers du président américain Donald Trump, l’équipe de Stageline semble avoir le pied bien enfoncé sur l’accélérateur. Alors, qu’en est-il des répercussions anticipées ? D’abord, Pierre-Luc Rompré se réjouit de n’avoir ressenti jusqu’à présent que des effets négligeables de la crise économique qui sévit. « On a été relativement épargné en fait, dans la dernière vague, parce que les produits font partie du nouvel accord USMCA (Canada-États-Unis-Mexique). Les produits sont donc exempts de tarifs et de frais douaniers. »

Mais au-delà de cela, M. Rompré souligne qu’en vertu de la politique d’approvisionnement de l’entreprise, la très grande majorité des produits consommés dans la chaîne de fabrication proviennent déjà du Canada. « On ne veut pas être dépendant des États-Unis pour notre approvisionnement, donc on n'a pas d'impact de ce côté-là non plus. »

Bien sûr, des perturbations des marchés mondiaux qui pourraient entraîner des conséquences sur leur plan de développement sont tout de même appréhendées chez Stageline. « On travaille avec nos partenaires de longue date pour tenter de mettre en place des plans de mitigation [pour diminuer la probabilité et réduire l’ampleur des conséquences] », assure le PDG. De plus, la synergie qui existe avec ses différents fournisseurs rend l’équipe très confiante qu’elle traversera cette tempête sans trop de vagues.