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28 avril 2025

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Une grande mobilisation à la mémoire de Stéphanie Tapp

Don d’organes

Marche don d'organes

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Les jeunes étudiantes Anaïs, Christelle et Maude, en compagnie de la famille de Stéphanie Tapp, du maire Sébastien Nadeau et de la fondatrice de Chaîne de vie, Lucie Dumont.

Stéphanie Tapp avait 17 ans lorsqu’elle a perdu la vie dans un accident, en 2008. Dix-sept ans plus tard, quelque 300 marcheurs étaient rassemblés, le 25 avril, à l’école secondaire Paul-Arseneau, à L’Assomption, pour honorer la mémoire de celle qui, grâce à sa grandeur d’âme, a permis de sauver quatre vies avec le don de ses organes.

Quelques mois avant sa tragique perte, Stéphanie Tapp avait été sensibilisée au don d’organes à l’école. La jeune fille qui souhaitait devenir infirmière avait tout de suite été interpellée par le sujet; si bien qu’elle en avait plaidé l’importance à ses parents, sans savoir que ceux-ci seraient bientôt confrontés à prendre une telle décision. D’abord mitigés, ils se sont laissé, au fond d’eux, convaincre par l’aplomb de leur fille.

Lorsque Stéphanie est décédée, ils ont bien sûr donné leur accord à ce que ses organes soient prélevés et permettent à d’autres de vivre. Par la suite, ils se sont donné la mission de continuer de faire vivre Stéphanie dans le cœur des gens. Pour ce faire, René Tapp et Sylvie Massia sont devenus ambassadeurs de la cause du don d’organes. Encore aujourd’hui, ils interviennent auprès des jeunes, dans les écoles, en collaboration avec l’organisme Chaîne de vie.  

Une marche pour se souvenir

C’est ainsi que Anaïs Brazeau, Christelle Rivet et Maude Hodgkins ont « fait la connaissance » de Stéphanie Tapp dans leur cours d’anglais, là même où cette dernière avait été sensibilisée 17 ans plus tôt dans la classe de l’enseignante Doris Rainha. Les trois étudiantes de 5e secondaire ont été touchées par l’histoire de cette famille de L’Assomption, au point de décider d’en faire le point de départ de leur projet Colibri; le projet de fin d’année du cours « Monde contemporain » dont l’objectif est de prendre part à un mouvement pour faire une différence socialement.

Marche don d'organes

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Les trois filles ont réussi leur pari de rassembler tous les élèves de 5e secondaire le temps d’une marche.

Ensemble, elles ont tout orchestré afin qu’une grande marche réunissant tous les élèves de secondaire 5, les parents de Stéphanie, ses amis de l’époque, les gens de l’organisme Chaîne de vie ainsi que des représentants de la communauté ait lieu à l’occasion de la Semaine nationale du don d'organes et de tissus. En plus d’être un symbole de mobilisation et de changement, le choix d’organiser une marche faisait écho à la détermination de Stéphanie Tapp qui, malgré le désaccord de la direction, avait organisé l’année de son décès une marche rassemblant tous les secondaire 5 pour rendre hommage à une autre amie décédée.

Ouvrir le dialogue

« L'histoire de Stephanie Tapp nous a tous beaucoup touchés parce que ça fait exactement 17 ans qu’elle est décédée. Ça fait autant de temps qu'elle est décédée que de temps qu’elle a vécu et on a 17 ans nous aussi », ont expliqué les instigatrices de la marche.

De plus, pour Maude Hodgkins, le don d’organes portait une résonance particulière : « J'ai une amie qui a eu besoin d'un organe parce qu'elle avait une maladie dégénérative, puis dans le fond, c'est sa mère qui lui a donné un rein. Pour cette raison-là, j'ai signé ma carte d'assurance-maladie comme quoi on pouvait donner mes organes. Mais au-delà de ça, tu sais, c'est pas nécessairement ma décision plus que celle de ma famille. »

En effet, les filles ont été secouées d’apprendre que la volonté seule d’une personne à faire le don de ses organes après sa mort ne suffisait pas. La famille aurait, malgré la signature, son mot à dire. Ainsi, leur mobilisation prenait tout son sens. Car, en plus d’informer leurs compagnons de classe sur le sujet, il y avait la nécessité de les sensibiliser à faire tomber les tabous et à ouvrir le dialogue sur cet enjeu avec leur famille. 

Marche don d'organes

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

La présidente et fondatrice de Chaîne de vie, Lucie Dumont, s'est exprimée avec passion sur la beauté de cette mobilisation orchestrée par les jeunes.

Des discussions qui font la différence

« Toutes les études le démontrent; lorsque les familles en ont discuté […] elles disent oui au don d’organes », a déclaré la présidente fondatrice de l’organisme Chaîne de vie, Lucie Dumont, la gorge nouée d’émotions devant cette mobilisation initiée par la jeunesse.

« Vous êtes des acteurs de changement. Imaginez tous les jeunes de secondaire 5 au Québec, acteurs de changement pour cette société. Ce serait incroyable ! Et d’avoir un support de notre gouvernement qui dit haut et fort comment vous êtes merveilleux; qu’il n’y a pas seulement les gens de Chaîne de vie qui croient en notre jeunesse. C’est mon rêve le plus cher », a-t-elle poursuivi dans un élan enflammé, alors que le convoi s’était arrêté sur le parvis du Théâtre Hector-Charland, le temps de quelques discours.

Présents pour cet événement unique, les parents de Stéphanie se sont dit touchés devant un tel hommage à leur fille. « C’est tout à votre honneur, a lancé René Tapp aux jeunes rassemblés devant lui. Je suis sûr que vous allez faire de bons ambassadeurs. On a besoin de vous, parce qu’il y a des gens qui ont besoin de greffes. D’en parler, ça peut sauver des vies. »

« D’en parler, ça peut sauver des vies. » - René Tapp, père de Stéphanie Tapp.

Marche don d'organes

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

La famille de Stéphanie Tapp était très touchée de voir cette mobilisation en son honneur, 17 ans plus tard.

Enfin, le maire de L’Assomption, Sébastien Nadeau, s’est dit admiratif de cette initiative portée par de jeunes étudiantes de sa communauté. Il importait donc pour lui de soutenir leur démarche par sa présence auprès d’eux. « Ce que je réalise aujourd’hui, parce qu’on n’a jamais fini d’apprendre, c’est que le besoin en don d’organes est toujours proche de nous. C’est plus présent qu’on pense », a-t-il exprimé à la foule après avoir eu des échanges touchants avec d’autres marcheurs.

La marche s’est finalement poursuivie jusqu’au cimetière où repose Stéphanie Tapp, après quoi, Anaïs, Christelle et Maude sont rentrées à l’école, le cœur rempli de fierté et d’espoir d’avoir un peu changé les choses.

Marche don d'organes

©Photo Médialo - Marie-Christine Gaudreau

Les participants ont marché à partir de l'école secondaire Paul-Arseneau jusqu'au Théâtre Hector-Charland, en longeant le boulevard de L'Ange-Gardien, avant de bifurquer vers le cimetière, pour finalement retourner à l'école.

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